Paris (Saint-Denis) – Cela vient d’être confirmé par le procureur de la République française et Manuel Valls, premier ministre français, le jihadiste âgé de 28 ans et soupçonné d’avoir organisé les attentats de Paris a été tué lors de l’assaut à Saint-Denis. Il était la principale cible de l’opération antiterroriste
Le doute planait depuis la fin de l’assaut mercredi, à Saint-Denis, après sept heures de siège et d’échanges de tirs nourris. La confirmation officielle vient de tomber jeudi : « Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, jihadiste et cerveau présumé des attentats à Paris, a bien été tué dans l’opération antiterroriste ».
Il a été formellement identifié après comparaison de traces papillaires (empreintes digitales, ndlr), a–t-on appris auprès de sources proches du dossier, et a été retrouvé criblé d’impacts.
Repéré en France grâce à un témoignage
L’assaut mené mercredi au petit matin par les policiers du RAID visait précisément cet homme, que l’on surnomme Abou Omar al-Baljiki (« le Belge » en arabe) au sein de l’organisation Etat islamique. Il est soupçonné d’être l’organisateur des plus sanglants attentats de l’histoire française, qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés vendredi soir.
Tout laissait à penser qu’il se trouvait actuellement en Syrie, dans les camps de l’Etat islamique, avec son petit frère de 13 ans qu’il a enrôlé l’année dernière. Mais un témoignage recueilli lundi par les enquêteurs a fait état de sa « présence sur le territoire français », a précisé François Molins, magistrat en charge de l’enquête. Ce témoignage, « qui a fait l’objet de nombreuses vérifications téléphoniques et bancaires », a abouti à l’assaut contre l’appartement de Saint-Denis.
Une organisation méticuleuse
Les attaques de Paris ont fait l’objet d’une préparation minutieuse. François Molins a donné deux éléments qui en attestent: la veille des attaques, les trois voitures utilisées par les commandos arrivent « quasiment en convoi depuis la Belgique à dix minutes d’intervalle ».
Déclenchées en à peine plus d’une demi-heure, les attaques ont été précisément minutées et orchestrées, comme en atteste le SMS glaçant envoyé d’un portable retrouvé près du Bataclan et utilisé par le commando: « On est parti, on commence ». Autre élément: la détermination guerrière et meurtrière de ce commando, démontrée le 13 novembre et confirmée par la violence des combats de Saint-Denis: ce ne sont pas moins de 5.000 munitions qu’ont dû tirer les 110 policiers qui ont donné l’assaut.