La famille de la victime violée en Syrie, pointée du doigt par les autorités.
Elle a survécu au conflit qui ravage sa Syrie natale. Mais c’est en Allemagne, et probablement aux mains de sa propre famille, qu’une jeune réfugiée a été tuée, dans ce qui s’apparentait à un crime d’honneur, rapporte le quotidien allemand Bild.
Rokstan, tout juste âgée de 20 ans, a été victime d’un viol collectif en Syrie, il y a plusieurs années. Elle avait trouvé refuge en Allemagne il y a deux ans, et s’était bien intégrée à la société, à en croire Bild. Elle travaillait en tant qu’interprète auprès de réfugiés syriens. Son employeur, Mark Kruger, croit que la mère de la victime est responsable de l’assassinat.
Rokstan s’était confiée à son employeur, dans un entretien enregistré : « J’ai été violée par trois hommes. Depuis, ma famille me considère comme +sale+. Ma mère est mes frères me maltraitent. Ils affirment que je mérite de mourir ».
« Je suis très jeune pour mourir »
Le corps de la jeune syrienne a été retrouvé enterré dans une tombe à Dessau, dans l’est de l’Allemagne, précise le Bild.
Les autorités, également, privilégient la piste du crime d’honneur. « Le crime a été perpétré par des personnes proches d’elle, pour des mobiles culturels », affirme le procureur général, Christian Preissner. Rokstan était rentrée chez ses parents, quelques jours avant la tragédie, mais affirmait avoir toujours peur pour sa vie. Sur son profil, sur la messagerie WhatsApp, elle écrivait : « J’attends la mort, mais je suis très jeune pour mourir ».
La mère de Rokstan dément être liée au crime. Entre temps, ses fils et son mari se sont volatilisés.
Selon un rapport publié en 2013 par le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme, de nombreuses femmes, pendant la guerre en Syrie, ont été violées en prison par les forces du régime, utilisées comme boucliers humains et enlevées pour faire pression et humilier leur famille. Les jihadistes, notamment ceux affiliés au groupe Etat islamique, sont également accusés de viol sur des femmes syriennes et irakiennes faites prisonnières, notamment celles issues de la minorité yézidie.