Margot Wallström, ministre suédoise des Affaires étrangères cible le renforcement de la coopération avec la Tunisie

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  • Margot Wallström, ministre suédoise des Affaires étrangères, lors de la réouverture de l’ambassade de Suède à Tunis

La-Femme (Margot Wallström- Suède) – la ministre suédoise des affaires étrangères, Mme. Margot Wallström vient d’effectuer une visite officielle en Tunisie, suite à l’invitation de son homologue tunisien M. Khemaies Jhinaoui.

Par ailleurs, la visite de travail de deux jours a été l’occasion de réouvrir l’ambassade de la Suède à Tunis après une absence qui a duré près d’une quinzaine d’années.

Margot Wallström, est venue imprimer un nouvel élan aux relations entre les deux pays. Parmi les signaux forts de cette visite, la réouverture de l’ambassade de Suède

Notons qu’à ce jour, l’ambassade de la Finlande en Tunisie était chargée, en l’absence d’une ambassade suédoise, de délivrer les visas Schengen à ceux qui souhaitent visiter le royaume du Suède.

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Déclaration de Margot Wallström :

 « C’est avec un plaisir immense que je suis aujourd’hui de retour en Tunisie pour célébrer la réouverture de l’ambassade de Suède à Tunis. Ma première visite dans votre région, en tant que ministre des Affaires étrangères, était justement en Tunisie au printemps 2015. Je tenais ainsi à témoigner mon soutien et celui de la Suède en faveur de la voie sur laquelle votre pays s’est engagé, qui est une source d’inspiration pour tout un monde.

Beaucoup de choses se sont passées depuis et les échanges entre la Tunisie et la Suède se sont approfondis. Nous avons accueilli avec fierté le président Essebsi pour sa visite d’État en novembre 2015 ainsi que, un mois plus tard, le quartette pour le dialogue national tunisien, lauréat du prix Nobel de la paix. Les relations qui unissent nos pays sont de longue date. Depuis l’indépendance de la Tunisie, il y a 60 ans, nos pays sont étroitement liés. En 1963 déjà, le président Habib Bourguiba effectuait une visite d’État à Stockholm et dans les années 60, une nouvelle forme de collaboration entre la Tunisie et la Suède a pris forme. Une nouvelle ambassade permettra, nous l’espérons, de renforcer davantage les liens d’amitié qui nous unissent.

Depuis la révolution nous avons mis en œuvre une coopération afin de renforcer la démocratie et le respect des droits de l’Homme. Nous soutenons notamment une formation continue, très appréciée, de l’ensemble des juges de Tunisie, près de la moitié étant des femmes, ainsi que des actions de lutte contre la corruption. Nos activités menées sur le plan bilatéral sont un complément à l’engagement profond de l’Union européenne. Nous apportons, sur le plan bilatéral, ainsi qu’en tant que membre de l’Union européenne, notre plein soutien au travail de réforme engagé par la Tunisie permettant de stimuler la croissance, créer des emplois, lutter contre la corruption et renforcer la parité. Nous souhaitons tous que la Tunisie continue d’être une source d’inspiration. Lors de ma visite en Tunisie, je me réjouis de participer à des discussions fructueuses autour de notre agenda commun.

 La sécurité dans le voisinage immédiat

Nous sommes unis en tant qu’êtres humains, justement parce que nous sommes des êtres humains. C’est ensemble que nous devons répondre aux menaces qui pèsent dans le domaine de la politique sécuritaire. Les crises, en Libye et au Sahel notamment, n’ont pas seulement des conséquences désastreuses sur la population civile touchée – particulièrement les femmes et les enfants – elles touchent également la région et l’Union européenne.

Ces menaces doivent toujours être traitées dans le respect du cadre juridique, de la démocratie et des droits de l’Homme. Cela exige solidarité et entraide. La Suède est prête à continuer de soutenir la Tunisie dans ses efforts cruciaux, notamment par le biais de notre coopération au développement. Nous nous réjouissons des discussions que nous pourrons avoir sur la manière dont nous, pays de même taille, pouvons agir en faveur des droits de l’Homme, du droit international et de l’intégrité territoriale.

Commerce et croissance économique

Une compétitivité accrue et la création d’emplois passent par des réformes économiques. La population tunisienne exige la justice sociale et la dignité. Je sais que nombreux sont ceux, notamment parmi les jeunes qui se sont opposés avec courage à l’ancien régime autoritaire, qui attendent avec impatience des améliorations dans leur vie quotidienne. Les entreprises suédoises emploient aujourd’hui environ 5 000 Tunisiens.

Ces entreprises constituent le socle sur lequel nous pouvons nous appuyer pour développer les échanges commerciaux entre nos pays, ce à quoi la nouvelle ambassade pourra mieux contribuer. Le travail constitue aussi bien le fondement des droits de l’Homme que celui de la croissance économique. Les jeunes sont tributaires d’un emploi pour obtenir leur propre logement, choisir leur voie et fonder une famille. Il est important de mener un dialogue social sur ces questions entre l’État, le secteur privé et les partenaires sociaux. Nous nous félicitons que la Tunisie ait rejoint l’initiative internationale Global Deal.

Démocratie, droits de l’Homme et parité

Il est indéniable que les élections constituent le cœur de la démocratie. Cependant, la démocratie doit être ancrée dans les périodes entre les élections. La nouvelle constitution de la Tunisie, élaborée durant une période difficile, témoigne de la force de la démocratie. Elle définit des réformes majeures afin de consolider la démocratie. Nous suivons avec un vif intérêt les efforts de mise en œuvre des réformes. Nous nous félicitons que le nouveau gouvernement poursuive la tradition de large adhésion et de synergie entre les différentes forces de la société en y incluant les jeunes. Ce dialogue constitue une référence pour la région. Les principes démocratiques reposent sur le respect des droits de l’Homme. Nous avons tous – quels que soient le sexe, l’origine et l’orientation sexuelle – les mêmes droits. Ceci vaut particulièrement pour la liberté d’expression, d’opinion et de religion.

Cette année, la Suède célèbre les 250 ans du règlement sur la liberté de presse – pilier de la démocratie suédoise depuis 1766, et premier en son genre. C’est un rappel, pour nous, représentants de gouvernements, que les droits de l’Homme, en tant que socle de la démocratie, doivent être défendus et promus au quotidien. Je suis avec grand intérêt le rôle des femmes tunisiennes dans le processus de démocratisation du pays. Vous avez eu, depuis longtemps, un rôle majeur en politique et dans la vie publique. Je pense notamment au rôle des femmes dans la société civile, au sein du dialogue national et du parlement. Il importe, pour garantir la prospérité de chaque pays, y inclus la Suède et la Tunisie, que les femmes soient actives et aient un rôle moteur dans le processus démocratique.

Les progrès démocratiques de la Tunisie impressionnent dans la région et rayonnent au-delà. De nombreux défis perdurent, cependant la Suède est parmi les premiers à témoigner des avancées : l’établissement de nouveaux partis politiques, des élections libres et démocratiques, la liberté d’expression, le dialogue entre les différents groupes de la société, des réformes majeures dans un éventail de domaines cruciaux et une société civile viable. Je suis ici pour afficher le soutien de la Suède sur cette voie. Grâce à la nouvelle ambassade, nous sommes prêts à affronter ensemble les nouveaux défis pour que nos deux pays puissent au mieux renforcer la coopération.