La-Femme (Dorsaf Kouki du Centre d’Appels C3MK ) – Dans ce contexte de mobilisation en faveur de l’entrepreneuriat et la création de l’emploi, le programme « Thniti by CONECT & QFF qui soutient et accompagne les jeunes promoteurs dans toutes les étapes de leurs projets, Dorsaf Kouki fondatrice du Centre d’Appels C3MK de Kasserine relate son aventure entrepreneuriale qui a pu transformer son rêve de départ en réalité.
- Quelles étaient vos premières motivations pour la réalisation de votre projet ?
« Lancer ce projet à Kasserine, loin de la capitale (zone usuellement privilégiée par ce secteur d’activité), a été pour moi un véritable défi pour la réalisation de ce projet ; et c’est un véritable miracle de voir, aujourd’hui, sa concrétisation. Cette réalité qui est le fruit de multiples efforts et sacrifices a pris son élan à partir de la prise de conscience de mes capacités opérationnelles, de mon expérience dans le secteur des centres d’appels et de ma forte conviction qu’il est impératif de participer à la création de l’emploi, surtout dans les régions intérieures du pays. »
- Comment Thniti by CONECT & QFF, vous a accompagné pour la concrétisation de votre projet ?
« Le Call Center C3MK est le fruit de plusieurs démarches et d’une patience à toute épreuve qui a duré près de 4 ans. Et c’est grâce à l’accompagnement du programme Thniti by CONECT & QFF que j’ai réussi à canaliser mes compétences et mettre sur pied ce projet, et même à bénéficier enfin du prêt de la BTS pour financer le projet et l’acquisition des équipements.
Compte tenu des difficultés que j’ai rencontrées dans la réalisation de mon rêve, surtout pour convaincre les financiers quant à la pertinence et à la viabilité du projet, la solution consistait à aller vers la CONECT et de le présenter brièvement sur le site Web du programme Thniti (www.thniti.org).
Une fois que mon projet ait été retenu, et suite à un premier entretien, j’ai bénéficié d’une formation en Business Model Canvas. À la suite de quoi, on m’a affecté 3 coaches : un expert marketing, un expert financier et un coach global. Bénéficiant d’une expérience avérée dans le domaine de l’entreprise, ils m’ont accompagné et conseillé dans les moindres détails du projet. Et c’est à partir de là que les démarches de mon projet ont commencé à se concrétiser »
- En quoi consiste ce projet ? Ses marchés cible et que signifie la dénomination C3MK ?
« Ce projet « Call Center C3MK » est un centre d’appels au service des compagnies étrangères et tunisiennes employant des jeunes diplômés de la région.
Bien installés dans nos locaux, notre activité a commencé depuis seulement 3 mois (octobre 2016). Nous avons actuellement 5 téléopérateurs actifs pour 13 postes (qui évolueront incessamment à 23). Trois nouveaux téléopérateurs sont en cours de formation.
Le coût du projet est de l’ordre de 73 mille dinars y compris le matériel, les logiciels et le CRM.
Nous avons obtenu, dans un premier temps quelques marchés « d’émissions d’appels » qui sont moins juteux, mais plus faciles à obtenir. Je cite, entre autres : « Vitale Santé », une Mutuelle santé française, et « Google Adwords ».
Nous espérons obtenir prochainement des marchés de « Réceptions d’Appels » qui nous serons plus lucratifs.
La lettre « C » de C3MK fait allusion à Call center, « 3M » rappellent que les prénoms de mes 3 premières filles commencent un « M », alors que le « K » est la première lettre de Kasserine. »
- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?
« Parmi les difficultés rencontrées, dans l’exercice de notre activité, la maitrise de la langue française par les demandeurs d’emplois de la région, cependant nous leur assurons des formations accélérées pour le perfectionnement. Nous avons aussi quelques difficultés à décrocher des marchés auprès des organismes tunisiens : exemple de la poste tunisienne (1200) ou Tunisie télécom voire avec les municipalités pour leurs opérations de sondage et de sensibilisation
- Qui est Dorsaf Kouki ?
« Trentenaire et originaire de la région de Beja, je suis actuellement maman de quatre enfants. À ce jour, je n’ai jamais hésité à m’impliquer et à être active au niveau de la société civile.
Auparavant, j’avais étudié le Français à l’Institut Supérieur des Langues vivantes de Tunis (Bourguiba School), avant de parfaire mes compétences en bénéficiant d’une formation qualifiante dans le secteur de la logistique et du Transport à Borj Cedria. J’ai ensuite travaillé à partir de 2006 au Centre d’Appels « Téléperformance » dans lequel j’ai évolué après avoir commencé en tant que téléopératrice, d’où l’idée de créer mon propre Centre d’Appels dans l’une des régions de l’intérieur du pays. »