Festival de Carthage 2017 : avec Shirine, la musique passe… mais le courant avec un public exigeant …pas toujours !

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La-Femme (Shirine) –  À quoi bon présenter Shirine Abdelwaheb pour le public tunisien ? Après son dernier passage en 2014 au festival international de Carthage (FIC), la diva de la chanson sentimentale a retrouvé vendredi soir ses fans qui, dans une véritable marée humaine, ont envahi les gradins du théâtre antique de Carthage.

Ses funs de tous bords et de tranches d’âges confondues ont emprunté le chemin de l’amphithéâtre depuis la fin d’après-midi pour se trouver une place avant le démarrage du concert prévu à 22H00. Mais l’idole a fait languir son public qui a manifesté un brouhaha d’insatisfaction avant qu’elle fasse son entrée sur scène.

Entre les notes, les mots, les rythmes et la danse, Shirine a interprété ses chansons apprises par cœur, des chansons qui lui ont donné ses auréoles de succès avec des tubes comme la célèbre « Ah ya lil » « ah ya donya » et « Betewhachni »….

La soirée qui a affiché complet, a été une promenade dans le pays du romantisme et du sentimental, mais aussi dans l’univers du classique avec des titres d’Oum Kalhoum et Abdelhalim Hafedh. Dans son style qui lui est propre, la chanteuse égyptienne a réussi à enchanter le public par sa clairvoyance : sa musique passe, le courant pas toujours face à un public aux anges quand même, un public qui considère Shirine une véritable chanteuse de charme, lance une quadragénaire. « Ses chansons vont droit au cœur, ce qu’elle chante c’est du vrai, c’est la vie » ajoute-t-elle avec un air de soupir.

Vêtue en rouge et enveloppée dans les couleurs du drapeau tunisien, Shirine a réussi à sa manière à faire preuve de son amour pour la Tunisie tout entière en tenant à faire part de son estime pour tous les artistes tunisiens dont Saber Rebai et en rendant hommage à la mémoire de Dhekra.

Durant tout le concert de près de deux heures, et en présence d’un grand nombre de membres du gouvernement, de l’assemblée des représentants du peuple et de représentants de missions diplomatiques accrédités en Tunisie dont l’ambassadeur d’Égypte en Tunisie, elle a emporté son public dans un mélange d’anciens succès et titres neufs de son dernier album « Taree’y » (mon chemin).

Dans un théâtre bondé à craquer, mais qui a toujours été prêt à bondir, à taper dans les mains, hurler, bisser et surtout à chanter à cor et à cri, Shirine a chanté les rencontres, la passion, la rupture, la vie et les déceptions, mais il ne faut pas omettre aussi les déceptions d’un grand nombre de festivaliers quant à l’organisation, qui a provoqué la grogne de ceux et celles qui ont passé des heures et des heures sur une longue file d’attente sans pour autant réussir à savourer la soirée comme ils souhaitaient.