La-Femme (Leila Chettaoui) – Plusieurs personnalités ont adressé une pétition au chef du gouvernement et au ministre de l’Intérieur pour réclamer une protection spéciale à la députée Leila Chettaoui.
C’est ce qu’a indiqué l’ancien secrétaire-général de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Mounir Charfi, dans un post publié mercredi 16 août 2017, en précisant que la députée d’Al-Horra (Machrou Tounes) a prouvé son courage et son patriotisme, ajoutant qu’elle est en train d’enquêter sur des dossiers de la corruption, ce qui met sa vie en grand danger.
Selon M. Charfi, certaines personnes, par allusion au membres des bloc parlementaires de Nidaa Toues et Ennahdha, ont écarté Mme Chettaoui de la présidence de la commission d’enquête sur les filières de recrutement et d’envoi des Tunisiens pour le jihad dans les zones de conflits. Ils veulent ainsi l’empêcher de poursuivre ses investigations.
«Je trouve que Leila Chattaoui fait un travail d’investigation d’une très grande importance. Ce travail a fait d’elle une cible de tensions multiples. Elle a été évincée de la présidence de cette commission qu’elle a créée. Leila Chettaoui cherche des réponses à des secrets : qui se cache derrière ces réseaux… En Tunisie nous avons malheureusement de très mauvaises expériences dans ce domaine. Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ont été assassinés car ils ont osé critiquer des extrémistes et des partis islamistes. Nous ne voulons pas que ceci se reproduise avec Leila Chettaoui qui a montré une grande force et une volonté de fer pour faire la lumière sur ce dossier».
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Plusieurs personnalités ont signé cette pétition, notamment le philosophe et écrivain Youssef Seddik et les universitaires Olfa Youssef, Nihel Ben Ammar et Raja Ben Slama…
Notons que les positions de Leila Chettaoui, qui prend au sérieux sa mission et veut aller jusqu’au bout de l’enquête sur les filières de recrutement de jihadistes, où des dirigeants d’Ennahdha pourraient (semble-t-il) être impliqués. Cela ne plait pas beaucoup (c’est un euphémisme) à ses collègues islamistes. Certaind ont exigé et obtenu son limogeage de la présidence de ladite commission et son remplacement par Hela Omrane, une députée plus consensuelle et, surtout, plus compréhensive par rapport à certaines directives.