La-Femme (Cinéma – Prix Goya 2018) – La réalisatrice espagnole Isabel Coixet et le film « Handia » étaient samedi soir (3 février 2018) les deux grands vainqueurs de la cérémonie des Goyas –les plus hautes récompenses du cinéma espagnol–, placée cette année sous la bannière du féminisme.
Le film d’Isabel Coixet, « The Bookshop », sur l’univers des livres, a remporté les prix du meilleur film, de la meilleure réalisation et du meilleur scénario adapté. Il était nominé dans douze catégories.
« Handia », un drame historique se déroulant au XIXe siècle au Pays basque, est l’autre grand vainqueur de cette cérémonie. Le film de Jon Garano et Jose Mari Goenaga, nominé dans treize catégories, dont celle du meilleur film, a remporté dix Goyas.
Isabel Coixet, une cinéaste de 57 ans passionnée de littérature, a dédié ses prix « à tous ceux qui achètent encore des livres, ouvrent des librairies et aiment le cinéma ».
« The Bookshop », « La libreria » en espagnol, a été tourné en langue anglaise. Il se déroule dans les années 50 dans un village anglais, où une veuve décide de refaire sa vie en ouvrant une librairie malgré l’opposition de la population locale.
Une pléiade d’acteurs anglophones –Emily Mortimer (The Newsroom, Match Point), Patricia Clarkson (House of Cards) et Bill Nighy (Harry Potter)– figurent au casting de ce long-métrage, adaptation du roman de Penelope Fitzgerald, publié en 1978.
Cette cinéaste originaire de Barcelone avait déjà tourné en langue anglaise, « Map of the Sounds of Tokyo » (2009) ainsi que « The Secret Life of Words » (2005), pour lequel elle avait remporté trois Goyas, dont celui du meilleur film.
- Isabel Coixet a prononcé ses remerciements dans une salle où le public arborait des éventails rouges avec le hashtag #MÁSMUJERES (plus de femmes).
- Cette initiative était destinée à dénoncer l’espace insuffisant réservé aux femmes dans l’industrie cinématographique.
« Nous avons besoin de temps pour changer cela. Je pense que l’initiative doit venir de la politique, nous avons besoin de plus de femmes pour faire des films », a déclaré Carla Simon. Cette réalisatrice espagnole de 31 ans a remporté trois prix pour « Verano 1993 ».
L’acteur Javier Gutierrez,47 ans, a remporté le Goya du meilleur acteur pour son rôle d’écrivain dans le film de Manuel Martín Cuenca, « El autor »(L’auteur).
Nathalie Poza, 45 ans, a reçu le prix de meilleure actrice pour son rôle dans « No se decir adios » (« Ne pas se dire adieu »), ravissant le Goya à la célèbre actrice espagnole Penélope Cruz, qui interprète l’amante du baron de la drogue en Colombie Pablo Escobar, dans « Loving Pablo » de Fernando Leon de Aranoa.
Le long-métrage chilien de Sebastien Lelio, « Una mujer fantástica » (Une femme fantastique), portrait d’une femme transgenre confrontée à une société conservatrice, a remporté le Goya du meilleur film latino-américain.
« C’est une nouvelle fantastique », a lancé le réalisateur Sebastian Lelio en recevant le prix qu’il a dédié « à toute la génération de cinéastes derrière ce film, qui se battent pour le nouveau cinéma au Chili. »
Un Goya d’honneur a été attribué à l’actrice espagnole Marisa Paredes, âgée de 71 ans, l’une des actrice fétiches du cinéaste espagnol Pedro Almodovar. Elle a notamment joué dans ses films « La fleur de mon secret », « Tout sur ma mère », « Talons aiguilles » et « Parle avec elle ».
Meilleur scénario original
Pablo Berger – Abracadabra
Carla Simón – Été 1993
Aitor Arregi, Andoni de Carlos, Jon Garaño et José Mari Goenaga – Handia
Fernando Navarro, Paco Plaza – Verónica
Meilleur scénario d’adaptation
Alejandro Hernández, Manuel Martín Cuenca – El autor
Agusti Villaronga, Coral Cruz – Incierta gloria
Isabel Coixet – La Librería
Javier Ambrossi, Javier Calvo – Holy Camp!
Meilleure musique originale
Pascal Gaigne – Handia
Alberto Iglesias – El presidente
Alfonso de Vilallonga – La Librería
Eugenio Mira – Verónica
Meilleure chanson originale
« Algunas veces » (El autor) – José Luis Perales
« Feeling Lonely on a Sunday Afternoon » (La Librería) – Alfonso de Vilallonga
« La llamada » (Holy Camp!) – José Miguel Conejo Torres « Leiva »
« Rap Zona Hostil » (Zona hostil) – Roque Baños
Meilleure direction de production
Mireia Graell Vivancos – Été 1993
Ander Sistiaga – Handia
Alex Boyd, Jordi Berenguer – La Librería
Luis Fernandez Lago – Handia
Meilleure photographie
Santiago Racaj- Été 1993
Javier Agirre Erauso – Handia
Jean Claude Larrieu – La Librería
Paco Femenía – Gold
Meilleur montage
David Gallart – Abracadabra
Ana Pfaff, Didac Palou – Été 1993
Laurent Dufreche, Raúl Lopez – Handia
Bernat Aragonés – La Librería
Meilleure direction artistique
Alain Bainée – Abracadabra
Mikel Serrano – Handia
Lloreng Miquel – La Librería
Javier Fernández – Gold
Meilleurs costumes
Paco Delgado – Abracadabra
Saioa Lara – Handia
Mercé Paloma – La Librería
Tatiana Hernandez – Gold
Maquillages et coiffures
Sylvie Imbert et Paco Rodriguez – Abracadabra
Ainhoa Eskisabel, Olga Cruz et Gorka Aguirre – Handia
Eli Adanez, Sergio Perez Berbel, Pedro de Diego – Gold
Lola Gomez, Jesus Gil et Oscar del Monte – Skins
Meilleur son
Daniel de Zayas, Pelayo Gutiérrez et Alberto Ovejero – El autor
Sergio Bürmann, David Rodriguez et Nicolás de Poulpiquet – El bar
Iñaki Diez et Xanli Salvador – Handia
Altor Berenguer, Gabriel Gutiérrez, Nicolás de Poulpiquet – Verónica
Meilleurs effets spéciaux
Jon Serrano et David Heras – Handia
Reyes Abades et Isidro Jiménez – Gold
Raúl Romanillos et David Heras – Verónica
Reyes Abades et Curro Muñoz – Zona hostil
Meilleur film d’animation
Deep – Julio Soto (Espagne/États-Unis/Belgique)
Nur y el templo del dragón – Juan Bautista Berasategi
Tadeo Jones 2. El secreto del Rey Midas – Enrique Gato
Meilleur documentaire
Muchos hijos, un mono y un castillo – Gustavo Salmerón
Cantábrico, los dominios del oso pardo – Joaquín Gutiérrez Acha
Saura(s) – Félix Viscarret
Dancing Beethoven [+] – Arantxa Aguirre
Meilleur film ibéroaméricain
Amazona – Clare Weiskopf, Nicolás van Hemelryck (Colombie)
Tempestad – Tatiana Huezo (Mexique)
Une femme fantastique – Sebastián Lelio (Chili/Allemagne/États-Unis/Espagne)
Zama – Lucrecia Martel (Argentine/Brésil/Espagne/France/Mexique/Pays-Bas/Portugal/États-Unis/Liban)
Meilleur film européen
Le Sens de la fête – Eric Toledano et Olivier Nakache (France)
Lady Macbeth – William Oldroyd (Royaume-Uni)
The Square – Rubén Östlund (Suède/Allemagne/France/Danemark/États-Unis)
Toni Erdmann – Maren Ade (Allemagne/Autriche)
Meilleur court-métrage de fiction
Australia – Lino Escalera
Baraka – Nestor Ruiz Medina
Como yo te amo – Fernando Garcia-Ruiz
Extraños en la carretera – Carlos Solano
Madre – Rodrigo Sorogoyen
Meilleur court-métrage documentaire
Los desheredados – Laura Ferrés
Primavera rosa en México – Mario de la Torre
The Fourth Kingdom – Adán Aliaga et Alex Lora
Tribus de la Inquisición – Mabel Lozano
Meilleur court-métrage d’animation
Colores – Arly Jones, Sami Natsheh
El ermitaño – Raúl Díez
Un día en el parque – Diego Porral
Woody & Woody – Jaume Carrió
Goya d’honneur
Marisa Paredes