La-Femme (Covid-19) – Une nouvelle étude relate le cas d’une femme de 71 ans, infectée par le SARS-CoV-2 pendant plusieurs mois, tout en restant asymptomatique. Hors du commun, son cas pourrait toutefois aider à mieux comprendre le mécanisme du nouveau coronavirus, estiment les auteurs des travaux.
70 jours. Il s’agit de la durée de la plus longue d’infection au SARS-CoV-2 recensée à ce jour. La patiente concernée aurait développé une forme asymptomatique de la maladie. Des scientifiques du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (États-Unis) qui ont suivi le cas de cette femme décrivent leurs travaux dans la revue Cell.
La patiente en question a été diagnostiquée positive à la Covid-19 en mars 2020. Âgée de 71 ans, cette dernière souffrait également d’un cancer des globules blancs depuis dix ans. Suivie par des médecins, la patiente a été soumise à de nombreuses reprises à des tests PCR, ainsi qu’à des prélèvements dans la gorge.
Au total, plus d’une dizaine de tests diagnostics positifs ont été signalés, ce qui signifie que la femme a conservé des particules du SARS-CoV-2 dans son organisme pendant plusieurs mois. La septuagénaire a également bénéficié de la piste de traitement consistant à utiliser le plasma de patients guéris de Covid-19, afin d’apporter des anticorps aux malades. Le virus a fini par disparaître de son organisme en juin dernier.
Mieux évaluer les risques chez les patients immunodéprimés
Le cas de cette femme pourrait être lié à son cancer et aux traitements immunosuppresseurs, qui affaiblissent le système immunitaire. Cette donnée s’avère d’autant plus inquiétante que les patients dits « immunodéprimés » dépassent largement le cas spécifique des cancers et s’applique à d’autres traitements médicamenteux que la chimiothérapie, ainsi qu’à des infections telles que le VIH.
Après un test effectué en laboratoire sur les particules virales issues de l’organisme de la patiente, les scientifiques ont pu constaté que ces morceaux de virus étaient capables de se répliquer et de contaminer d’autres organismes humains. Autrement dit, la patiente est restée contagieuse pendant toute la durée où son organisme présentait des traces de Covid-19.
“Comprendre le mécanisme de la persistance du virus et de son éventuelle élimination sera essentiel pour fournir un traitement approprié et prévenir la transmission du SARS-CoV-2, car une infection persistante et une excrétion prolongée du SARS-CoV-2 se produisent de plus en plus fréquemment”, avertissent les auteurs de l’étude, tout en insistant sur la nécessité de mener d’autres recherches dans ce sens.