La-Femme (doper ses hormones du bonheur) – Vous-même, pouvez stimuler vos hormones du bien-être, le tout grâce à des activités et astuces simples, comme des câlins ou quelques minutes de marche. Démonstration.
Nul besoin de lire l’œuvre complète des stoïciens… Pour trouver le bonheur, notre cerveau dispose en effet d’un trésor de bienfaits : sérotonine, endorphine, dopamine, ocytocine, noradrénaline… «La particularité de ces hormones du bien-être, souligne le psychiatre et addictologue Michel Lejoyeux (1), est qu’elles sont à notre portée, contrairement aux autres. On peut, par son comportement, son hygiène de vie et son alimentation, stimuler sa propre production de sérotonine (hormone de la bonne humeur), d’endorphine (sorte de morphine naturelle) et d’ocytocine (hormone de l’attachement et de la sécurité intérieure).»
On adopte le régime plaisir
L’alimentation est de loin le meilleur moyen d’atteindre le nirvana. Pour preuve, le récent Ces jus qui vous rendent heureux, de Sandra Ericson, aux éditions Leduc.s. La psychologue clinicienne, experte en nutrition, nous suggère de privilégier…
Les smoothies de l’été : «Idéal, le smoothie à base de banane, riche en vitamine B, magnésium et tryptophane, et le green smoothie à l’avocat (zinc, magnésium, vitamine B, acides gras et tyrosine à vertu antistress). Ajoutez un soupçon de gingembre, riche en zinc, vitamine B et tryptophane», suggère Sandra Ericson.
Les graines de courge, de chia ou de sésame, à saupoudrer sur les salades d’été car riches en zinc et en oméga 3.
Les aliments riches en vitamine B, magnésium et, surtout, oméga 3, l’acide gras essentiel que le corps ne sait pas fabriquer lui-même, booster de sérotonine et de mélanine. Vive les sardines, le thon rouge, le flétan. Sans oublier l’incontournable tryptophane, un acide aminé précurseur de sérotonine, présent dans le poulet, les poissons, les légumineuses (pois cassés, lentilles, haricots secs…).
Les aliments fermentés pour chouchouter notre intestin (ce second cerveau tapissé de neuromédiateurs). Cornichons, choucroute, yaourts et pickles seraient, d’après le Pr Michel Le joyeux, des aliments «smile» particulièrement appréciés par les gens de bonne humeur… Si on en consomme au moins trois fois par semaine.
On dope ses endorphines
Inutile de forcer sur les machines à muscles ! «Six minutes de marche rapide par jour (soit 653 mètres) permettent d’augmenter de 30 % nos endorphines et de diminuer d’autant les émotions négatives – en particulier le cortisol, hormone du stress.» Si la durée minimale pour décrasser son esprit est, d’après le Pr Lejoyeux, de vingt minutes par semaine, vous avez tout intérêt à «pousser» jusqu’à une heure hebdomadaire.
Les câlins sont, eux, un réservoir formidable d’ocytocine. «Un hug de vingt secondes suffit pour obtenir sa dose», renchérit le Dr Frédéric Saldmann (2), qui conseille de le faire avant un repas pour son effet coupe-faim.
Quant à la dopamine (hormone de la motivation, du plaisir, de l’excitation), vous pouvez la réveiller en sortant de votre zone de confort pour explorer des territoires inconnus. Nouveau loisir, nouveau pays ? À vous de choisir. C’est ce que l’on nomme «l’effet Coolidge», la stimulation par la nouveauté, parfait booster de bonne humeur. Pourquoi ne pas tenter le kitesurf, la plongée ou la danse Bollywood ?
On médite pour déstresser
C’est trendy et ça fait du bien ! La preuve : d’après la psychologue Jeanne Siaud-Facchin (3), la méditation a des effets évidents et insoupçonnés sur notre cerveau. «Pratiquée deux fois par semaine pendant huit semaines, elle fait chuter le taux de cortisol (hormone du stress) dans le sang et stimule la production d’endorphine, de sérotonine et d’ocytocine, qui est l’hormone de la sécurité affective et de la sociabilité.» Un vrai cercle vertueux, assure la psychologue, car «un cerveau qui sécrète des endorphines et de l’ocytocine en nombre vous entraîne à savourer les petits bonheurs du quotidien… Ce qui va gonfler encore plus vos hormones du bien-être».
On devient un early bird
Par l’intermédiaire du nerf optique, la lumière, via l’hypothalamus, augmente la sérotonine. Il suffit de passer deux heures en pleine lumière pour se sentir en forme. Les bonus ? On a moins faim, on se concentre mieux et on a davantage de mémoire. «Elle est d’autant plus stimulante qu’on la reçoit tôt le matin. Les lève-tôt sont d’ailleurs de bien meilleure humeur que les lève-tard», signale le Pr Lejoyeux. Ce qui explique sans doute le succès du best-seller The Miracle Morning, de Hal Elrod, qui fait se lever aux aurores des milliers d’«early birds» pour une séance de yoga ou de running.
On voit ses amis
Les gens sociables sont-ils plus heureux ? Incontestablement. C’est à un point tel que, d’après Michel Lejoyeux, il suffirait de consulter son répertoire téléphonique pour relancer son taux de sérotonine, hormone de l’attachement et de la sécurité intérieure. Et on a d’autant plus hâte que les musées et salles de concert rouvrent pour pouvoir y aller entre amis. Pourquoi ? Parce que l’art «titille» les deux hémisphères cérébraux, le cerveau gauche, celui de la rationalité, et le cerveau droit, celui des émotions, ce qui nous procure un véritable bien-être. «Si vous savez lâcher prise quelques minutes par jour face à un tableau, vous faites chuter votre adrénaline et stimulez la croissance de vos neurones», assure le psy. Numéro un sur l’ordonnance ? «Les Coquelicots», de Monet. Effet bonheur assuré, pour ceux qui prennent le temps de le contempler…
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