La Femme (Cancer) – On ne cesse de le répéter : l’activité physique régulière vous permet de rester en bonne santé et de prévenir les maladies.
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le manque d’activité physique est même le 4ème facteur de risque de décès dans le monde. [1]
D’accord mais quand on a déjà un cancer, est-ce vraiment utile ?
La réponse est un grand OUI !
Pendant le traitement (et dès le début si c’est possible), l’activité physique régulière contribue à améliorer votre qualité de vie, même si vous n’en pratiquiez pas avant.
D’après le dernier rapport de l’Institut National du Cancer (INCa) [2], la pratique d’une activité physique :
- Améliore votre qualité de vie globale : elle réduit la fatigue, les troubles anxio-dépressifs et les douleurs, elle améliore le sommeil et l’image du corps ;
- Maintient ou améliore votre condition physique comme les capacités cardio-respiratoires et musculaires ;
- Diminue le risque de sarcopénie (diminution de la masse musculaire) qui peut augmenter la toxicité des chimiothérapies ;
- Améliore votre tolérance aux traitements en diminuant certains effets indésirables.
Plus étonnant encore, le rapport de l’INCa indique que la pratique régulière d’une activité physique augmenterait les chances de rémission et diminuerait le risque de récidive pour certains cancers.
Un risque de décès réduit de 28% en cas de cancer du sein, selon une étude de référence
Plusieurs études ont démontré que, chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, le risque de récidive est réduit de 24% en cas de pratique régulière d’une activité physique. Le risque de décès serait réduit de 28%. [3]
Et les résultats sont encore plus impressionnants chez les patients diagnostiqués d’un cancer colorectal : l’activité physique régulière permettrait de réduire de 39% le risque de décès ! [4]
Cela paraît étonnant.
Pourtant, les scientifiques ont découvert comment l’activité physique agit sur les cellules cancéreuses.
Comment le sport agit sur le cancer
Pour se multiplier, les cellules cancéreuses ont besoin de stimulations qui peuvent être provoquées par certaines hormones comme les oestrogènes issues des ovaires et des tissus graisseux, l’insuline produite par le pancréas et les adipokines sécrétées par les tissus graisseux.
Or l’activité physique a un impact sur le système hormonal et le fonctionnement métabolique. [5][6]
A raison de 2h30 par semaine, la pratique d’une activité sportive :
- diminue le taux d’oestrogène (particulièrement en période postménopause) ;
- diminue la sécrétion d’insuline (qui stimule la prolifération cellulaire) ;
- améliore la sensibilité à l’insuline et la captation du glucose par les muscles ;
- diminue l’IGF1 («Insulin Like Growth Factor») qui est un facteur de croissance des cellules cancéreuses ;
- agit sur les molécules de l’inflammation, en réduisant la leptine, qui est un facteur de croissance des cellules tumorales et en accroissant la sécrétion d’adinopectine qui est un facteur de blocage de la croissance des cellules cancéreuses.
Il n’y a donc pas à hésiter.
Ne vous laissez pas piéger par la fatigue du cancer
La quantité d’exercice physique nécessaire varie selon le type de cancer. Mais, plus vous faites d’activité physique, plus l’effet est important. [7]
Pour obtenir un maximum d’efficacité, l’INCa recommande :
- au moins 30 minutes d’activité physique par jour, 5 fois par semaine, d’intensité modérée à élevée.
- du renforcement musculaire 2 fois par semaine.
C’est d’autant plus important que les traitements vous fatiguent et vous poussent à la sédentarité.
Les médecins parlent de « déconditionnement physique” : c’est la diminution de votre force physique liée à la maladie et aux traitements.
Quand on est épuisé, quand on a mal, comment trouver la force de se bouger ?
Rassurez-vous. L’activité physique, ce n’est pas uniquement le sport.
Si vous le pouvez, privilégiez la marche ou le vélo pour vous déplacer. Pour vous motiver, équipez-vous d’un podomètre ou activer la fonction de comptage des pas sur votre smartphone. Si vous avez un jardin, faites quotidiennement un peu de jardinage pour entretenir votre forme physique.
Le principal est de trouver une activité adaptée à votre état physique et qui n’entraîne pas de douleur. Par exemple, si vous êtes atteinte d’un cancer du sein, des mouvements adaptés du bras n’ont pas d’impact négatif sur un lymphoedème (le syndrome du « gros bras ») et peuvent au contraire améliorer la mobilité.
Vous êtes perdu et vous ne savez pas par où commencer ?
Demandez une “ordonnance sportive” à votre médecin
Le mieux est de demander directement conseil à votre médecin traitant : depuis 2016, la prescription d’activité physique est inscrite dans la Loi de modernisation de notre système de santé, notamment en cas de cancer (art. L. 1172-1 du code de la santé publique ; Rapport Workshop 2018). :
« Dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient ».
Votre médecin doit pouvoir vous prescrire une Activité Physique Adaptée (APA) en tenant compte de :
- Votre pathologie
- Vos capacités physiques
- Votre risque médical
Il saura ainsi vous orienter vers un professionnel de santé, un éducateur sportif ou un enseignant en APA.
De nombreux centres hospitaliers intègrent désormais le sport à leur parcours de soins. Il existe même un diplôme universitaire « Sport et Cancer » à l’Université Paris XIII.
L’association CAMI Sport et Santé collabore avec de nombreux centres en France pour implanter, dispenser et développer des programmes de thérapie sportive auprès des patients atteints d’un cancer.
Grâce à cette initiative, plus de 3’000 patients sont suivis chaque semaine en France. C’est encore peu mais c’est déjà un premier pas.
Vous pourrez trouver une séance près de chez vous en cliquant sur ce lien.
Et vous ressentirez certainement les mêmes bienfaits qu’Isabelle :
“J’ai tout de suite senti que j’étais mieux dans ma peau, mieux dans mon corps. Et ça se voyait ! Même si parfois, c’est difficile, il faut pratiquer car plus on bouge, plus on se rend compte du bien-être que ça apporte.” [8]
Dans ma prochaine lettre, je vous dévoilerai comment une approche complémentaire associée à l’activité physique (et à un traitement conventionnel adapté) pourrait redonner de l’espoir aux milliers de femmes diagnostiquées chaque année d’un cancer du sein en France.
Surveillez bien votre messagerie.
Anne, fondatrice du projet Espoir Cancer