La-femme (35e Journées de l’Entreprise) – la 35e édition des journées de l’entreprise, un évènement organisé traditionnellement à Sousse par l’Institut arabe de l’Entreprise (IACE), se déroulera cette année sous l’égide du Président de la république Kais Saied, ls 9, 10 et 11 décembre 2021.
Huit cent participants du monde l’entreprise y sont attendus, ainsi que différentes personnalités ministérielles dont Madame Najla Bouden qui présidera le panel quant à la «Jeunesse et Entreprise : Vision d’Avenir» ainsi que le gouverneur de la BCT. Les aléas de la pandémie du Covid-19 obligent, la participation étrangère se limitera à une forte délégation libyenne.
Des journées placées sous le concept » L’Entreprise et la République… Une Reconstruction Commune »
L’instabilité politique que la Tunisie a traversé ces dernières années n’a cessé d’influer sur la situation économique et les derniers changements politiques vécus n’ont fait que renforcer l’évidence de l’interaction entre la transition politique et la relance économique. Une relation qui ne se limite pas uniquement à la conception et la mise en place de politiques publiques et de modèles de développement, de croissance et de redistribution des richesses, mais s’étend plus généralement au rôle de l’Économie dans la construction de la République. Un rôle qui inclut celui de l’Entreprise que ce soit en termes d’organisation institutionnelle, de stabilité politique ou encore de renforcement des valeurs républicaines.
Cette remise en question des systèmes de gouvernance, des modèles de développement et de leadership à la suite des crises politique, sociale et sanitaire crée un climat d’incertitude qui s’accompagne d’une forme d’hostilité et de défiance envers les opérateurs économiques aujourd’hui pointés du doigt.
L’entreprise doit-elle se remettre en cause ?Réviser sa position et son rôle dans la société ? se réinventer dans son approche des valeurs sociales et républicaines ?
Autant de questions posées dans un contexte économique miné par l’assèchement des ressources de financement internes et externes, par la montée des pressions inflationnistes, par le blocage des réformes structurelles, par une croissance anémique incapable de freiner la dégradation des indicateurs de chômage et de fragilité sociale. Un cocktail suffisamment hostile, pour affecter la décision d’investissement et affecter négativement l’attractivité du site-Tunisie.
Une reconstruction républicaine suppose une stabilisation de la situation économique accompagnée d’un nouveau pacte d’engagement des entreprises.
Ces journées aborderont divers sujets en lien avec le rapport entre la République et l’Entreprise, qui permettront, nous l’espérons, de tracer une nouvelle voie pour l’Entreprise dans la République. Une Entreprise qui accède à la reconnaissance sociale dans une République qui encourage l’entreprenariat et l’initiative privée afin d’apporter, ensemble, des réponses aux enjeux du moment.
La question du financement, bien que régulièrement posée lors des précédentes sessions depuis 2017, se présente comme la contrainte principale pour engager cette mutation nécessaire. Les journées débuteront ainsi par une session spéciale le jeudi 09 décembre portant sur la gestion du stress budgétaire et de ses dommages collatéraux, (effet d’éviction, dérapages des ratios d’endettement, coupes sur les dépenses d’investissement, non-paiement des fournisseurs privés, …).Une gestion qui s’avère déterminante pour l’efficacité des politiques de stabilisation économique et pour la qualité des politiques publiques. Ces questions seront discutées lors d’une session spéciale intitulée :
« Le Financement du Stress Budgétaire et ses Effet Collatéraux »
L’état de droit, la liberté d’expression et d’exercice de la citoyenneté sont des objectifs fondamentaux de tout régime démocratique et républicain, qui doivent être consacrés et préservés par l’édifice politique et institutionnel.
Devrons-nous nous inquiéter d’une dégradation des fondamentaux macroéconomiques, devenue menaçante pour l’édifice démocratique ? La remise en cause du cadre institutionnel en vigueur, peut-elle permettre de renouer avec l’efficacité économique sans un retour rapide à un nouveau cadre institutionnel efficace ?
La quête de cette organisation optimale fera l’objet de la discussion lors du premier panel du vendredi 10 décembre ;
« Institutions et Efficacité Economique »
L’efficacité économique des politiques publiques suppose un cadre favorisant l’adhésion des investisseurs, au-delà de l’amélioration de l’environnement des affaires et des coûts des facteurs, au cadre institutionnel mis en place et à la vision qui en découle. Le risque d’instabilité qui pesait déjà sur l’économie tunisienne, même avant 2011, ne peut se dissiper que par l’adhésion des différents acteurs à une vision commune où chacun joue son rôle. En effet, un nouveau paradigme doit être insufflé pour rétablir la confiance dans les institutions de l’état et les corps intermédiaires, confiance seule capable d’instituer une forme de principe de subsidiarité permettant d’atteindre des objectifs communs. Par conséquent, il est primordial d’envisager ensemble les pistes de relance pour dépasser la phase d’échec du fonctionnement des institutions et des politiques publiques, sortir de cette situation où l’attentisme prime sur le besoin d’investissement et où la menace d’une stagflation doit être sérieusement considérée.
Tous ces sujets seront débattus lors du deuxième panel, intitulé :
« Investissement et Attentisme : Quels Remèdes ?»
Cette période post pandémique que connait le monde, couplée aux échecs de la transition politique en Tunisie favorise la montée de voix appelant au changement du système de gouvernance publique, traduisant la frustration ressentie par différents groupes sociaux devant l’incapacité de la République à répondre à leurs aspirations légitimes.
L’entreprise ne peut rester insensible à ces appels, se détournant ainsi de son rôle structurant d’une société moderne et de sa nécessaire implication dans la construction d’un paysage social où les valeurs d’entraide et de solidarité doivent prendre toute leur place, tout en exaltant les valeurs de travail et de mérite, pour éviter les risques de fragmentation de la société.
Consacrer une nouvelle approche du rôle de l’entreprise républicaine, pleinement responsable et investie dans sa mission de partenaire économique et social, devient aujourd’hui un impératif dans l’accompagnement du processus démocratique, et qui plus est dans une période de tension budgétaire et de persistance du risque sanitaire. Le troisième panel du vendredi sera l’occasion de débattre du sujet:
« Les Attentes Sociales et l’Entreprise Républicaine »
Economie de rente, positions dominantes, cartellisation de l’économie sont des qualificatifs qui reviennent de plus en plus souvent dans la caractérisation de l’économie tunisienne et du positionnement du secteur privé. Certaines positions dominantes ou de rente empêcheraient des nouveaux acteurs d’exister dans un marché limité par sa taille et où les majors ont du mal à se transformer en champions nationaux capables d’être des locomotives pour l’export et l’internationalisation.
- Quelles expériences à l’étranger pourraient nous inspirer ?
- Et quelles approches pour un secteur privé plus inclusif et plus solidaire ?
Ces questions pourront être abordées lors du quatrième panel intitulé :
« L’Entreprise entre Économie de Rente & Champions Nationaux »
La journée du Samedi sera consacrée à des questions qui ont toute leur place dans la reconstruction du rapport entre l’Entreprise et la République. Au cours de cette journée, deux sessions spéciales seront organisées en parallèle, suivies par deux panels en plénière.
Lapremière session spéciale sera consacrée à l’approche de la relation de coexistence entre les startups et les entreprises classiques et confirmées dans le paysage économique.
Ces entreprises d’un nouveau genre représentent une opportunité pour accélérer l’innovation et l’acquisition de nouvelles parts de marché, mais se retrouvent souvent confrontées à la méfiance d’investisseurs peu familiers des business-modèles des startups et qui restent très attachés aux indicateurs financiers traditionnels, tels que la croissance et la rentabilité. Cette session intitulée :
« Entreprises et Startups : Quelles Interactions ? »
La deuxième session spéciale qui se tiendra en parallèle sera consacrée à la perception de l’entreprise et de l’entrepreneur dans notre société et à la reconnaissance sociale qu’ils méritent.
Durant toutes ces années le secteur privé a fait preuve d’une forte résilience malgré les difficultés traversées par le pays et a lutté pour préserver les emplois et s’adapter aux aléas y compris durant la crise Covid-19, dont les effets se font encore sentir, et renforcer son engagement sociétal dans les régions. Malgré cela l’entreprise privée reste aujourd’hui mal perçue.
- Comment réhabiliter cette image et cette appréciation sociale de l’entreprise et de l’entrepreneur ? Quelles sont les attentes de la société vis-à-vis du secteur privé ?
A débattre lors de cette session :
« L’Image de l’Entreprise et de l’Entrepreneur »
Une entreprise républicaine est une entité ouverte sur son environnement social et politique, qui devrait donc, de fait, pouvoir jouer un rôle dans les choix nationaux qui influent sur son environnement et sa compétitivité et donc sur sa capacité à être un acteur du développement. Dès lors comment concevoir ce rôle dans ce qu’il suppose comme démarche de plaidoyer et d’influence sur le paysage politique ? Cela pose nécessairement question quant aux limites de cette démarche entre droit du dirigeant d’entreprise d’être un citoyen à part entière et conflits d’intérêts potentiels.
L’intérêt se portera donc vers des expériences comparées de certaines démocraties confirmées permettant d’envisager différents modes d’administration de cette question particulièrement délicate.
En parler, proposer des solutions lors de ce cinquième panel intitulé :
« L’Entreprise et la Politique : Influence et Financement »
Une entreprise républicaine soucieuse de la construction institutionnelle démocratique ne peut tourner le dos à la question de la jeunesse et son intégration dans le tissu économique. Débattre du sujet de la jeunesse et de l’Entreprise est loin d’être une urgence spécifique à la Tunisie. En effet, aujourd’hui plus que jamais, un peu partout dans le monde, la qualité des politiques publiques se mesure à leurs capacités à intégrer la jeunesse, seule capable de porter les transitions économiques et sociales nécessaires, que ce soit la transition numérique ou celle écologique, par exemple. Ces chantiers seront entrepris par une nouvelle génération d’entrepreneurs et de salariés, très sensibles à la qualité des services publics, de l’environnement des affaires et à la vision des policymakers.
Le dernier et sixième panel portera ainsi sur le thème :
« Jeunesse et Entreprise : Vision d’Avenir»
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Le Programme des 35e Journées de l’Entreprise :
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Les intervenants :
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