La Femme (Table de l’Eau) – Le Centre de Recherches et des Technologies des Eaux CERTE (https://certe.rnrt.tn/) a organisé le vendredi 27 mai 2022 à Tunis la « 4ème Table de l’Eau en Tunisie» dans le cadre du le projet NAWAMED financé par le Programme de Coopération Transfrontalière (https://www.enicbcmed.eu/
Cette « Table de l’Eau » a réuni des experts dans le domaine de la gestion et de la réutilisation de l’eau et représentant les acteurs des collectivités locales, des établissements publics, des bureaux d’études, des bureaux d’architectes et des entreprises privées ; et ceci pour identifier les challenges de la promotion des technologies des eaux non conventionnelles.
Les solutions basées sur la nature (SBN) pour le traitement des eaux sont utilisées dans plusieurs pays méditerranéens tels que la Tunisie, l’Italie, la Jordanie, Malte et le Liban (partenaires du projet NAWAMED). Elles permettent l’adoption de nouvelles pratiques de gestion et de traitement des eaux urbaines, à travers des technologies de traitement innovantes, durables et à coûts abordables, et qui s’inscrivent dans les objectifs du projet de NAWAMED. Ce projet qui a démarré en septembre 2019, a initié l’organisation d’une série de rencontres sous forme de « Tables de l’Eau » avec les parties prenantes de chaque pays. Les résultats de ces tables Nationales seront discutés et capitalisés lors de Tables Méditerranéennes de l’Eau afin de proposer une stratégie basée sur la valorisation des eaux non conventionnelles.
Mme Latifa Bousselmi, Coordinatrice Nationale du Projet NAWAMED, a ouvert l’atelier par une présentation qui résume les outputs des 3 tables de l’eau déjà organisées et l’importance du travail collectif réalisé à travers le partage du savoir et d’expérience et l’échange continu. Ensuite, l’objectif de la quatrième Table de l’Eau qui consiste à promouvoir les technologies de valorisation des EN C pour une concrétisation réelle.
Elle a souligné également la nécessité de continuer à œuvrer ensemble ; secteur public et secteur privé pour promouvoir les technologies des ENC. Elle a déclaré que ‘’le déploiement rapide, l’adaptation appropriée et l’application effective de ces technologies peu coûteuses, renforceraient l’intégration des ENC et garantiraient la fourniture de sources alternatives d’approvisionnement en eau en milieu urbain’’.
M. Ahmed Ghrabi, Directeur Général du CERTE, a souligné l’importance d’organiser des campagnes régulières à travers les médias, les institutions et à différents niveaux pour sensibiliser la population à la nécessité de recourir à ces technologies simples, et de la rassurer qu’elles sont sûres et ne présentent aucun danger pour leur santé. Il a ajouté qu’il est nécessaire d’intensifier ces campagnes de sensibilisation en ciblant notamment les écoliers et la société civile. Il a même proposé de produire de courtes vidéos animées pour sensibiliser les enfants à l’importance de l’exploitation de ces Eaux Non conventionnelles et à leur importance dans le cycle de l’eau.
Cet atelier a également été l’occasion d’échanger entre les participants sur les diverses expériences et les responsabilités liées à ces technologies ainsi que leur rôle dans la valorisation de l’eau non conventionnelle, et dans la manière de gérer la demande en eau.
Les experts ont discuté les solutions les plus importantes et les incitations possibles, notamment le développement de mécanismes de soutien et/ou subventions tels que ceux existants dans le secteur des énergies renouvelables en adoptant une stratégie pour financer les technologies de l’eau non conventionnelle. De plus, ils ont souligné l’importance de promulguer des textes juridiques et fournir les facilités administratives nécessaires pour restaurer la confiance des investisseurs actifs dans ce domaine.
Les parties prenantes étant unanimement alignées sur le rôle de l’état dans la mise en place de mécanismes de soutien aux technologies appliquées pour les ENC. Ils ont également confirmé la nécessité pour le secteur privé de contribuer et d’investir dans ces technologies.
Malgré les limitations auxquelles sont confrontés le gouvernement, au niveau national et local dans la gestion de la demande en eau, les contraintes budgétaires imposées, on observe un intérêt croissant des partenariats public-privé dans le domaine de la valorisation des eaux non conventionnelle comme une option viable.
Les participants ont d’ailleurs souligné l’importance d’investir dans les technologies innovantes pour améliorer la productivité, conserver et protéger les ressources en eau, exploiter l’eau non conventionnelle et améliorer son stockage. Les intervenants ont rappelé la nécessité de développer des stratégies pour trouver des solutions compatibles aux exigences de la situation de l’eau dans le pays. Enfin, ils ont noté la nécessité de développer des normes spécifiques qui permettent un usage sain et maitrisé des ENC traitées pour d’autres applications urbaines que l’irrigation classiques.
En conclusion, et afin de continuer ce débat et ce combat ensemble, les participants sont pour constituer un CLUSTER autour des Eaux non conventionnelles et à soutenir l’organisation d’un événement national annuel « Les Journées Tunisiennes de l’Eau » à l’image de ce qui se fait dans plusieurs pays.