La Femme (année cruciale pour les Océans) – 2022 est une année cruciale pour la survie des Océans. La Tunisie, à son tour, se mobilise.
Du One Ocean Summit de Brest (février) à laquelle la Cheffe du Gouvernement tunisien a participé à la Conférence Océan des Nations Unies de Lisbonne (juin), la communauté internationale s’est mobilisée pour faire avancer la gouvernance et la connaissance des océans, la protection de leur biodiversité, la lutte contre la surpêche, la pollution plastique ou les effets du changement climatique. Présente dans ces conférences, La Saison Bleue y a porté par son engagement et ses actions la voix de la Tunisie et plus généralement celle des pays du Sud.
Depuis sa création en Tunisie en 2018, La Saison Bleue s’est affirmée comme l’un des acteurs de la société civile au sud de la Méditerranée les plus déterminés à placer l’Océan en haut de l’agenda international, et ce afin de stopper son déclin. La Tunisie, à l’histoire maritime si riche et constitutive de son ouverture au monde, est particulièrement touchée : bien que disposant
sur la moitié de ses gouvernorats d’un littoral de 1400 kms riche en opportunités (tourisme, pêche, activités portuaires…), ses côtes sont victimes de l’érosion et de l’élévation du niveau de la mer comme de graves pollutions industrielles à Sfax ou à Gabès, s’attaquant dramatiquement à la faune, à la flore et à la santé des personnes.
Par sa newsletter, son Club bleu et ses Blue talks autour de grandes personnalités maritimes, ses appels à projets AMWEJ pour soutenir des initiatives locales en faveur de l’économie bleue durable, La Saison Bleue informe, alerte, intervient dans les établissements éducatifs, sensibilise les autorités publiques comme les acteurs économiques. Ces différentes actions et la campagne « Protège ta mer » ont touché directement plus de 500.000 personnes en 4 ans.
Cette année encore, La Saison Bleue fédère de juin à septembre un riche programme d’évènements de tous genres sur le littoral tunisien, et ce de Zarzis à Tabarka, regroupant de
nombreux festivals et rendez-vous culturels comme ceux d’Envirofest. Elle accompagne également de nombreuses manifestations nautiques : le record de vitesse de traversée de la Méditerranée établi par François Gabart sur le trimaran Lazartigue SVR (juin), la course du Trophée du Bailli de Suffren (juillet) ou la Route du Jasmin (août).
A travers les quatre premières éditions du Forum mondial de la Mer de Bizerte, et sous la présidence de Pascal Lamy, la Tunisie s’est également imposée comme l’une des rares plateformes du sud de la Méditerranée à l’échelle internationale. Ce sont plus de cinq cents intervenants, représentant plus de quarante pays, et des centaines de milliers d’internautes qui ont fait du Forum de Bizerte un rendez-vous à la fois très attendu et « différent ».
Au-delà des réponses immédiates ou politiques, une réflexion prospective sur ce grand inconnu qu’est l’Océan s’est imposée pour la cinquième édition du Forum mondial de la Mer. C’est donc à Bizerte, la pointe la plus septentrionale de l’Afrique, que les meilleurs experts se réuniront ce 23 septembre 2022 dans un format resserré, scientifique et créatif pour réfléchir ensemble à ce que sera l’Océan en 2050.
Une journée durant, ces intervenants présenteront le résultat de travaux engagés, pour certains, depuis plusieurs années. Scénarios, modélisations, hypothèses et chemins de transition permettront à partir de cartes, de graphiques et de statistiques d’imaginer, de prévoir et de se préparer à un futur incertain sur fond de multilatéralisme et de gouvernance contestés, de positions hyper dominantes, d’ambitions économiques et de profonde dégradation climatique à l’échelle globale.
Si l’exercice portera sur l’Océan global, y compris les mondes polaires, c’est avec la Méditerranée, terre d’accueil du Forum mondial de la Mer de Bizerte, que cette journée pas comme les autres s’achèvera.