La-Femme (demande de financement) – L’année 2023 a connu le retour en territoire négatif de l’écart entre la croissance des crédits à l’économie et la croissance économique. Cette évolution illustre la baisse de la demande de financement, indique le « Rapport Annuel 2023 » publié, hier par la BCT.
En effet, selon le même document, bien que l’année 2023 ait connu la poursuite de la consolidation des indicateurs de solvabilité et de rentabilité du secteur bancaire et l’atténuation des pressions sur la liquidité, grâce à la bonne dynamique enregistrée en matière de collecte des dépôts en dinars et en devises, la détérioration de la qualité des actifs du secteur bancaire, induite par la succession des chocs subis par les entreprises et les ménages, et l’écart négatif entre la croissance des crédits à l’économie et celle de l’activité économique, constituent des sources de vulnérabilité.
En outre, l’augmentation de la part des financements du secteur public dans le total actif du secteur bancaire s’est poursuivie en 2023. En effet, cette part a atteint 21,6% alors qu’elle n’était que de 12,2% à fin 2018.
Par ailleurs, en raison de la montée des risques inhérents à la situation financière de la clientèle privée, notamment les PME, la part des créances classées dans le total des engagements a atteint 13,6% en 2023, contre 12,6% à fin 2022, et ce, en dépit de la hausse de l’encours des créances radiées, déclarées à la centrale d’informations de la BCT, qui ont atteint 2 milliards de dinars en 2023 contre 1,3 milliard de dinars en 2022.
L’analyse par type d’agent économique montre un retour à la hausse du taux des créances classées des entreprises privées, à fin 2023, pour atteindre 18,5% contre 17,1%, à fin 2022, et une poursuite de l’aggravation du taux des créances classées des particuliers, s’élevant à 7,7% à fin 2023.
Dans ce contexte, le taux de couverture des créances classées par les provisions s’est établi à 51,6%, contre 54,5% une année auparavant, et ce, en rapport avec la hausse du volume des NPLs (prêts non performants).
Parallèlement, l’année 2023 a été marquée par une amélioration de la couverture des créances courantes par les provisions collectives pour passer à près de 2%, à la faveur de la révision de la méthodologie de calcul des provisions collectives par la BCT.
Sur un autre plan, l’indice de concentration des crédits (IHH) , renseignant sur la diversification sectorielle du portefeuille des crédits, s’est maintenu au même niveau de l’année 2022, suite à une légère augmentation de l’exposition du secteur bancaire sur les secteurs du commerce et de l’agriculture, conjuguée à une baisse limitée des parts des secteurs de l’industrie, de la construction et du tourisme dans le total des crédits à l’économie. Par ailleurs, le secteur bancaire a, davantage, diversifié son exposition sur les groupes et grandes entreprises privées, avec la baisse de la concentration des crédits accordés aux 5 et 10 plus grands emprunteurs privés, passant, respectivement, de 8,4% et 13,5% en 2022 à 8,3% et 13,3% en 2023 des crédits au secteur privé.