La-Femme (Réchauffement climatique) – Pour la première fois de son histoire, la Terre va franchir une barre critique en 2024, pulvérisant l’objectif cardinal fixé par l’Accord de Paris de 2015 pour préserver notre planète. Le constat du service européen Copernicus (C3S) est sans appel : 2024 marquera un tournant dramatique dans l’histoire du climat. Notre planète dépassera le seuil des +1,5° C par rapport à l’ère préindustrielle, une limite que les accords internationaux tentaient justement d’éviter à tout prix. Le point de non-retour n’a jamais été aussi proche.
Quand le thermomètre s’affole, la science s’alarme
Les relevés de température dessinent une courbe vertigineuse. Octobre 2023 avait déjà sonné comme un avertissement avec une hausse de 1,65° C, préfigurant ce qui nous attendait. L’explication se trouve dans nos émissions de CO2, qui ont atteint un niveau record de 420 parties par million (ppm) – soit une augmentation de 50 % depuis les débuts de l’industrialisation.
Cette accumulation de gaz à effet de serre agit comme une couverture toujours plus épaisse autour de notre planète, emprisonnant la chaleur et déréglant des mécanismes climatiques millénaires. Pour Samantha Burgess, du Copernicus Climate Change Service (C3S), ce nouveau palier devrait électriser les débats de la prochaine COP29, alors que les mesures actuelles se révèlent manifestement insuffisantes face à l’ampleur du défi. « Ce nouveau record de température mondial souligne l’urgence d’accroître les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, à l’approche de la COP29 » explique-t-elle.
L’effet Trump : un coup de frein aux ambitions climatiques
L’élection de Donald Trump à la présidence américaine, si elle ravit le secteur de la tech, risque de profondément bouleverser la donne environnementale à l’échelle mondiale. Le nouveau locataire de la Maison Blanche affiche un programme diamétralement opposé aux efforts de lutte contre le réchauffement : sortie programmée de l’Accord de Paris, démantèlement des régulations environnementales, et surtout, relance massive de l’exploitation des énergies fossiles.
Cette volte-face menace directement l’héritage de l’administration Biden-Harris, qui avait pourtant initié les politiques climatiques les plus ambitieuses de l’histoire américaine via l’Inflation Reduction Act. Le financement des énergies renouvelables et les mesures de réduction des émissions, piliers de cette loi historique, se retrouvent désormais sur la sellette. Un revirement d’autant plus préoccupant que les États-Unis, deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine, jouent un rôle tristement central dans le dérèglement climatique.