Assassinat de Belaïd : procès reporté au 15 juin

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La-Femme (Assassinat de Belaïd) – la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme auprès du Tribunal de première instance de Tunis a entamé l’examen d’un dossier complexe lié à une cellule impliquée dans l’endoctrinement et l’incitation à l’assassinat du martyr Chokri Belaïd.

Parmi les personnes visées par l’enquête figurent plusieurs cadres du groupe terroriste interdit Ansar al-Charia, notamment son chef Seifallah Ben Hassine, alias Abou Iyadh, un imam connu pour sa proximité avec lui, le cadre du groupe Slim Kantari, surnommé Abou Ayoub, le responsable de la branche médiatique Afif El Amouri, ainsi que d’autres accusés, dont Sami Essid et Ahmed Rouissi.

Demande de report et poursuite des procédures

Lors de l’audience, les avocats de plusieurs accusés ont sollicité un report afin d’étudier davantage le dossier et préparer leur défense. Un avocat représentant les ayants droit de Chokri Belaïd a également demandé un délai pour étoffer ses requêtes. Le tribunal a accédé aux demandes de la défense et fixé la prochaine audience au 15 juin 2025.

Accusations : incitation à l’assassinat, propagande et recrutement

Selon le dossier, les membres de cette cellule sont accusés d’avoir incité à l’assassinat de Chokri Belaïd, d’avoir organisé un réseau de propagande au sein d’Ansar al-Charia afin d’attirer de jeunes recrues, de diffuser de fausses informations, de documenter des actions terroristes, de glorifier les auteurs de ces actes et d’assurer un soutien logistique et financier à des cellules armées.

Rappels des précédentes condamnations dans l’affaire

Ce dossier s’inscrit dans la continuité des procédures déjà engagées dans le cadre de l’assassinat de Chokri Belaïd. La chambre criminelle avait auparavant condamné à mort quatre accusés, dont Mohamed Amine Kassmi, conducteur du scooter utilisé lors de l’assassinat, Azeddine Abdelawi, ancien agent de sécurité radié, et Mohamed El-Aouadi, chef militaire du groupe, tous deux présents lors d’une réunion décisive chez Abou Iyadh à Hammam Lif, où l’opération aurait été validée.
Peines lourdes et surveillance administrative

Parmi les autres condamnations :

   Mohamed El-Akari, chef de la sécurité d’Ansar al-Charia : peine de mort

   Mohamed Ali Dammak (loueur du véhicule utilisé) : réclusion à perpétuité

   Abdelraouf Talbi (médecin) : réclusion à perpétuité

   D’autres accusés ont été condamnés à des peines allant jusqu’à 120 ans de prison, en cumulant les peines individuelles.

   Ahmed El-Malki, alias « Somali », et Mohamed El-Amri : 30 ans de prison chacun

   Karim El-Kellai, Saber El-Machreqi et Riadh El-Ouertani : entre 20 et 30 ans

   Yasser El-Moulhi : 18 ans

   Houssem El-Mezlini : 8 ans

   Seifeddine El-Arafoui : acquitté (non-lieu)

Le tribunal a également prononcé des mesures de surveillance administrative à l’encontre des condamnés, pour une durée allant de 3 à 5 ans. Cinq accusés ont bénéficié d’un non-lieu pour autorité de la chose jugée, ayant déjà été poursuivis pour les mêmes faits dans d’autres affaires.