La-Femme (Confidences à éviter en couple) – Dans une relation amoureuse, on parle souvent de confiance, de sincérité, de communication. Mais jusqu’où doit-on aller ? Faut-il tout dire ? Tout avouer ? N’avoir aucun secret ? La question revient souvent en thérapie de couple, et pour Virginie Clarenc, sexologue et thérapeute conjugale, la confusion entre confiance et transparence est fréquente — et parfois dangereuse. « Beaucoup de couples pensent que, pour s’aimer vraiment, il faut tout partager. Tout dire. Tout savoir. Comme si c’était une preuve que leur relation est solide. Or, ce n’est pas le cas. » Ce besoin de transparence totale peut devenir étouffant. « Quand on est dans cette logique-là, il y a une forme de pouvoir, d’obsession de la maîtrise. Et ça finit par faire du mal au lien », explique notre interlocutrice. L’idée selon laquelle « ne rien cacher, c’est aimer » est séduisante… mais simpliste. Dans les faits, nous avons tous besoin d’un espace à nous, d’un endroit intérieur où l’on peut penser, ressentir, rêver sans devoir tout verbaliser. « C’est important d’avoir un jardin secret. Ce n’est pas un mensonge, c’est une part d’intimité personnelle. »
On voit alors que certaines confidences sont inutiles et même nocives pour le couple. Pour la spécialiste, les confidences à éviter sont :
- Les comparaisons sexuelles avec les ex : elles blessent l’estime de l’autre, souvent durablement.
- Les fantasmes impliquant des proches : ils créent un malaise inutile et mettent l’autre en insécurité.
- Les regrets amoureux ou amours passés jamais vraiment digérés : cela peut raviver la peur d’être un « plan B ».
- Les critiques sur le corps, même déguisées en humour : « Ça laisse des traces, même quand c’est dit sur le ton de la plaisanterie. »
L’amour ne se mesure pas au nombre de vérités dites. Il se mesure aussi à notre capacité à protéger le lien, à cultiver une zone d’intimité personnelle tout en étant sincère dans ce que l’on partage. Il n’y a pas de règle unique. Chaque couple doit trouver son propre dosage entre partage et pudeur, entre sincérité et espace personnel. Ce qui compte, c’est que le non-dit ne devienne pas un poison silencieux, mais reste une manière saine d’habiter sa liberté. En définitive, ce qu’on partage doit nourrir la relation. Il faut accepter que l’autre ne nous dise pas tout. Ce n’est pas forcément une menace. C’est aussi une manière d’exister en tant qu’individu.