Tunisie (JCC) – Lotfi Layouni, vice-président du syndicat des producteurs de Longs Métrages, lors d’une interview accordée aux médias, vient de définir la nécessité (et les actions en cours) quant à la mise en place d’une dynamique de commercialisation des films tunisiens. Il parle du rôle des JCC par rapport au « Marché du film tunisien » et de la création de l’agence « Tunisie Films International » qui vise la promotion et la vente du film tunisien à l’international. Il n’a pas hésité pas non plus, à grand regret, à dénoncer le fait que les chaînes TV locales ne diffusent pas nos propres films et propose de ...commencer par balayer devant nos propres portes !
Interview :
Lotfi Layouni : « à votre question « Comment se résume votre participation aux JCC 2015 ? », je vous informe que notre chambre a toujours cherché à organiser le marché du film, ce qui nous a été refusé l’an dernier par l’ancienne direction. Cette année nous avons renouvelé notre demande auprès du Ministère de la Culture pour ensuite la déposer auprès du nouveau directeur des JCC, tout de suite après sa nomination et c’est chose faite.
Nous organisons donc, en cette session, une copie zéro du marché du film, consacrée seulement à montrer les films tunisiens, en attendant de préparer la session du cinquantenaire des JCC en 2016 où le marché du film prendra sa place parmi les marchés internationaux. »
Quels moyens financiers avez-vous obtenus des JCC pour réaliser ce marché du film :
Lotfi Layouni : « Il faut dire que le Budget des JCC ne prévoyait pas cette manifestation et de ce fait très peu de moyens nous ont été livrés, mais notre chambre syndicale a contribué avec des moyens humains et financiers pour la concrétiser. Quand on veut, on peut et c’est notre détermination ! »
Quel programme avez-vous préparé, et quelle est votre stratégie marketing ?
Lotfi Layouni : « Pour cette année, nous avons conçu deux espaces de visionnage des films tunisiens inscrits au marché : une salle de projection que l’Institut français de Tunisie (sponsor des JCC) a mise à la disposition. Une salle où nous projetons une dizaine de films longs-métrages récents. Une deuxième salle de visionnage destinée aux autres films est située à l’hôtel Africa.
Nous n’avons invité à cet effet que seulement 5 distributeurs et vendeurs internationaux, et ce, pour se conformer au budget accordé par les JCC.
Notre stratégie marketing a été de chercher des marchés non traditionnels qui peuvent s’intéresser à notre cinéma pour le promouvoir. Aussi nous cherchons à établir des partenariats avec ces invités pour mettre en place une dynamique de commercialisation de nos films, d’abord au niveau des pays du Sud de la méditerranée ensuite avec les pays du Nord.
A ce propos nous organisons une table ronde le 25 novembre 2015, autour du thème : « distribution et diffusion des films arabo-africains dans les pays du Sud de la méditerranée » afin de sensibiliser davantage ces pays à la nécessité de commencer par balayer devant leurs portes, avant de demander aux pays du Nord de distribuer et de diffuser nos films. Quand on constate que nos propres films ne sont pas diffusés sur nos chaînes, on ne peut pas en vouloir aux pays étrangers et il y a de quoi s’alarmer !!! »
Le mot de la fin
Lotfi Layouni : « L’action de notre chambre syndicale des producteurs de films de longs-métrages ne s’arrête pas à l’organisation de ce marché, nous venons de mettre en place une association de promotion du film tunisien à l’instar de l’association française UNIFRANCE, nommée Tunisie Films International, dont le rôle est réservé à la promotion et la vente internationales du film tunisien pour que le cinéma tunisien devienne une partie prenante de notre économie, c’est dire que notre souci s’intègre parfaitement au développement pressant de notre économie.»