Lancement d’un partenariat franco-tunisien pour une insertion des diplômés de la formation professionnelle

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La-Femme (partenariat franco-tunisien) – Signature de la convention multipartite entre la république tunisienne, les partenaires sociaux tunisiens (UGTT et UTICA) et leurs homologues français (CFDT et UIMM) pour l’opérationnalisation de la réforme du Dispositif National de Formation Professionnelle et la contribution à l’amélioration de l’insertion des jeunes dans le monde du travail, dans le cadre du programme d’Appui à la Formation et l’Insertion Professionnelle (PAFIP) cofinancé par l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne.

Le défi :

Chaque année, plus de 140 000 personnes  au sein d’une même classe d’âge cherchent à accéder au marché du travail tunisien. Cette jeunesse, qui représente plus de la moitié de la population, est la première victime du chômage alors que dans le même temps, les entreprises peinent à trouver les compétences requises pour leurs activités. Une étude nationale sur l’insertion des diplômés de la formation professionnelle, menée par l’Observatoire National de l’Emploi et des Compétences (ONEQ) et financée par l’AFD, montre que quatre ans après l’obtention d’un diplôme de formation professionnelle 67,2% des jeunes sont en emploi, 28,4% au chômage et seulement 4,4% sont inactifs. Dans ce contexte, la question de la formation des jeunes et de leur insertion socio-professionnelle constitue un enjeu fondamental pour la Tunisie.

Le cadre institutionnel :

Conscientes de cet enjeu, les autorités tunisiennes et les partenaires sociaux ont fait de la formation et de l’emploi des jeunes une priorité absolue, comme en témoigne la place accordée à ces sujets dans le Contrat Social signé le 14 janvier 2013 entre l’Etat, l’UGTT et l’UTICA ainsi que la Stratégie Nationale de la Formation Professionnelle formulée dans la foulée. C’est dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme qu’intervient le PAFIP.

Le PAFIP :

Fruit d’un partenariat historique entre l’AFD et le MFPE et d’un large processus de consultation des parties prenantes, le PAFIP, d’un montant total de 27,7 M € (dont 3 M € de don de l’Union Européenne), est la première déclinaison opérationnelle de la réforme du dispositif national de formation professionnelle. Concentré sur quatre bassins d’emploi du nord et de l’est du pays et sur le secteur industriel, le PAFIP vise un saut qualitatif du système pour améliorer l’insertion des sortants sur le marché de l’emploi à travers :

  • l’amélioration de la qualité des formations ;
  • le renforcement du lien entre la formation, le monde du travail et l’environnement économique.

Outre l’appui à 17 centres de formation ayant vocation à devenir des chefs de file sectoriels sur leur territoire ainsi qu’une rénovation des formations, ce programme promeut une démarche, centrée sur le renforcement de capacité de l’ensemble des acteurs, pour une montée en gamme globale du dispositif de formation.

Le partenariat franco-tunisien pour une insertion des diplômés de la formation professionnelle :

Le PAFIP vise notamment à renforcer les capacités des partenaires sociaux (UTICA et UGTT), aux niveaux central et local, sur les problématiques de formation professionnelle grâce à l’expérience française apportée par les partenaires sociaux français (Confédération Française Démocratique du Travail – CFDT et Union des Industries et Métiers de la Métallurgie – UIMM).

L’AFD financera à hauteur de 700 000 euros, sous forme de subvention, ces activités (organisation de séminaires de travail, d’ateliers de formation, de sessions de coaching au bénéfice des personnels chargés de suivre cette thématique parmi les partenaires sociaux) qui permettront par exemple la mise en place d’Unité d’appuis à la formation au sein de l’UGTT et de l’UTICA, le transfert et la mise en place d’outils de pilotage comme les répertoires sectoriels des métiers, la charte de l’apprentissage tout au long de la vie, le système de certification ou la définition de l’architecture d’un système tunisien de formation professionnelle continue..

Dans son allocution d’ouverture, Madame Saida OUNISSI, Ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi (MFPE), a rappelé que cette signature marque une véritable opérationnalisation du dispositif national de la formation professionnelle pour le projeter dans le 21ème siècle.

Le Secrétaire général de l’UGTT , M Noureddine TABBOUBI,  a pour sa part insisté sur la nécessité de disposer de solutions nouvelles permettant de répondre aux problématiques actuelles et d’investir les efforts dans le sens du développement d’une main d’œuvre qualifiée pour une meilleur insertion économique et surtout sociale.

Le président de l’UTICA, M Samir MAAJOUL, a quant à lui souligné l’importance de la formation professionnelle  pour accompagner les mutations de l’économie  et la question de  l’employabilités des jeunes dans ce cadre.

Les Partenaires sociaux français se sont également exprimés pour rappeler leurs liens anciens avec leurs homologues tunisiens et faire part de leur enthousiasme à entamer ce nouveau chapitre de leur travail commun pour permettre de contribuer à l’élévation des compétences des jeunes au service de l’économie et de la société tunisiennes.

L’AFD, institution financière publique et solidaire, est l’acteur central de la politique de développement de la France. Elle s’engage sur des projets qui améliorent concrètement le quotidien des populations, dans les pays en développement, émergents et l’Outre-mer. Intervenant dans de nombreux secteurs – énergie, santé, biodiversité, eau, numérique, formation, l’AFD accompagne la transition vers un monde plus sûr, plus juste et plus durable, un monde en commun. Son action s’inscrit pleinement dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD).

Présente dans 115 pays via un réseau de 85 agences, l’AFD accompagne aujourd’hui 4000 projets de développement. En 2018, elle a engagé 11,4 milliards d’euros d’engagement, en hausse d’1 milliard en un an (+ 40% en 3 ans). 10 000 entreprises et start-up africaines seront accompagnées d’ici 2022 avec 2,5 milliards d’euros engagés grâce à l’initiative Choose Africa.