Anémie : causes, symptômes et traitements

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La Femme (Anémie) – Faire de l’anémie est fréquent. Connaissez-vous bien ce problème de santé ? Ses causes ? Ses symptômes ? Les différentes anémies ? Et ses traitements ?

L’anémie se caractérise par une diminution du nombre de globules rouges dans le sang et de ce fait, du taux d’hémoglobine également. L’hémoglobine correspond à une protéine se situant sur les globules rouges. C’est elle qui leur permet le transport de l’oxygène depuis les poumons vers l’ensemble de l’organisme. Si le nombre de globules rouges se voient diminuer, la quantité d’oxygène transportée par le sang le sera tout autant. Les tissus du corps vont alors en manquer et les premiers symptômes d’anémie vont apparaître.

LES SIGNES D’UNE ANÉMIE

Les symptômes de l’anémie sont variables selon sa sévérité.

Pour les personnes qui souffrent d’une anémie légère à modérée, elles n’auront aucun symptôme ou alors seulement à l’effort. Tandis que celles qui souffrent d’une forme plus sévère d’anémie, auront des symptômes même au repos.

Les premiers symptômes sont, en général, de la fatigue associée à une sensation de faiblesse et une pâleur, qui se voit le plus souvent au niveau des yeux (paupière inférieure blanche ou intérieur des yeux blancs).

Ses autres symptômes peuvent venir s’y ajouter en cas de forme plus sévère : somnolences, essoufflements à l’effort, crampes musculaires, malaises, maux de tête, vertiges, acouphènes pulsatiles, chute de cheveux et ongles cassants, aménorrhée (absence de règles), sueurs, sensation de soif, palpitations ou douleur thoracique, troubles de la mémoire, manque de motivation, baisse de libido, selles noires goudronneuses, sang dans les urines ou dans les selles, toux sanglante, etc.

LE DIAGNOSTIC

Comment savoir si vous êtes anémiés ? Tout d’abord, voyez votre médecin traitant en consultation. Celui-ci procédera à un interrogatoire afin d’évaluer vos antécédents (personnels et familiaux), vos symptômes ainsi que d’éventuels facteurs de risques. Il aura ensuite recours à un examen clinique complet à la recherche de signes physiques telle que la pâleur.

Votre médecin vous prescrira ensuite l’examen de référence en termes d’analyse de sang, une numération formule sanguine (NFS) aussi appelée hémogramme. Ce bilan sanguin va permettre de mesurer plusieurs éléments du sang afin de déterminer le type d’anémie.

Le nombre de globules rouges : en temps normal les globules rouges doivent être entre 4,6 et 6 millions par mm3 de sang chez l’homme, et entre 4 et 5,4 millions chez la femme.

Le taux d’hémoglobine :

  • Nouveau-né : <135 g/L
  • A 6 mois : < 95 g/L
  • A 12 ans : < 115 g/L
  • Femme adulte : < 120 g/L
  • Femme enceinte (3ème trimestre) : < 110 g/L
  • Homme adulte : < 130 g/L
  • Homme > 70 ans : < 125 g/L
  • Femme > 70 ans : < 115 g/L

La réticulocytose : il s’agit de la production des réticulocytes c’est-à-dire des jeunes globules rouges encore immatures. Si leur production est augmentée (> 100 000 / mm3), il s’agira d’une anémie périphérique régénérative. Comprenez ici que les globules rouges sont détruits en dehors de la moelle osseuse et qu’il se passe donc une forte activité pour les régénérer d’où l’augmentation. Si leur production est diminuée (< 100 000 / mm3), il s’agira d’une anémie centrale non régénérative. Comprenez ici qu’il y a un manque de globules rouges dans le sang car il y a une faible activité pour les régénérer dans la moelle osseuse, d’où la baisse de réticulocytes.

Le volume globulaire moyen (VGM) : il correspond à la taille des globules rouges, c’est un des critères essentiels pour connaître le type d’anémie. Le VGM est normalement compris entre 80 et 100 µm3 soit normocytaire. S’il est > 100 µm3, l’anémie sera de type macrocytaire. S’il est < 100 µm3, l’anémie sera de type microcytaire.

La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) : il s’agit de la quantité d’hémoglobine présente dans 100 ml d’hématies débarrassées du plasma. Sa valeur normale est d’environ 1,32 g/ml. Si la CCMH est normale, l’anémie aura donc un caractère normochrome c’est-à-dire que les hématies sont de couleurs habituelles. Et si la CCMH est abaissée, l’anémie aura un caractère hypochrome c’est-à-dire que les hématies seront plus claires qu’à la normale.

Si votre médecin soupçonne une anémie due à une insuffisance en fer, il demandera également un dosage de la ferritine (protéine qui stocke le fer). Ce dosage reflète les réserves en fer de l’organisme. Un taux normal de ferritine se situe entre 20 et 40 ng / ml.

Enfin, sachez que l’anémie n’est pas un diagnostic ! Il s’agit de la manifestation d’une pathologie sous-jacente. Une anémie même modérée et asymptomatique doit donc être explorée afin de trouver le problème d’origine et de le traiter.

LES DIFFÉRENTS TYPES D’ANÉMIE

Suite aux analyses réalisées, plusieurs types d’anémies se différencient. On les regroupe en deux grandes familles d’anémies : les anémies centrales et périphériques.

On distingue les anémies centrales par une production insuffisante des globules rouges et de l’hémoglobine par la moelle osseuse. Parmi elles, 3 types d’anémies se caractérisent :

  • Les anémies microcytaires et hypochromes, non régénératives : la plus courante est l’anémie par déficit en fer dite anémie ferriprive ou anémie de carence martiale. On peut retrouver aussi une anémie inflammatoire due à une inflammation chronique ou une anémie dont l’origine est une maladie génétique.
  • Les anémies normocytaires, normochromes et non régénératives : elles induisent une maladie de la moelle osseuse.
  • Les anémies macrocytaires  et non régénératives : on retrouve majoritairement des anémies par déficit en vitamines B12 ou B9 (folates). On parle souvent d’anémie de Biermer pour les personnes âgées, surtout les femmes, dont le tube digestif a un défaut d’absorption de la vitamine B12.

A contrario, dans les anémies périphériques, la moelle osseuse produit normalement les globules rouges. L’anémie est alors provoquée par une perte de sang excessive ou par une destruction des globules rouges (hémolyse). On parle d’anémies normocytaires régénératives ou encore d’anémies hémolytiques :

  • L’anémie hémolytique corpusculaire : l’hémolyse est due à une anomalie des globules rouges . Certaines maladies congénitales provoquent ces anomalies au niveau des éléments constituants les globules rouges (membrane, enzyme, hémoglobine) comme la drépanocytose aussi appelée anémie falciforme ou encore la thalassémie.
  • L’anémie hémolytique extra-corpusculaire : l’hémolyse est due à une anomalie extérieure au corps des globules rouges. Les hématies peuvent être détruites par des anticorps (maladie auto-immune) ou des médicaments toxiques, lors d’une hémorragie aiguë ou  dans certains organes malades comme le foie et la rate.

LES CAUSES

Les principales causes d’anémies sont les suivantes :

  • Une carence en fer : elle peut résulter de saignements chroniques visibles au niveau gynécologique comme les règles abondantes ou non visibles au niveau digestif, associés à un ulcère ou à un polype. Un apport insuffisant au niveau alimentaire peut aussi en être la cause. D’une autre manière, le fer peut être mal absorbé au niveau du tube digestif dans le cadre d’une maladie cœliaque ou d’une intolérance au gluten.
  • Une carence en vitamines B12 : le plus souvent elle est liée à une malabsorption de la vitamine B12 dans le tube digestif dans le cas de l’anémie de Biermer. Elle peut aussi survenir avec un régime alimentaire végétarien ou végétalien très stricte. Et enfin, elle s’observe dans certaines maladies inflammatoires intestinales ou la maladie cœliaque.
  • Une carence en vitamines B9 : elle est bien souvent causée par une alimentation déséquilibrée et pauvre en légumes verts. Un déficit en vitamines B9 peut aussi s’observer en fin de grossesse puisque les besoins se font plus importants. Enfin, on la retrouve à nouveau dans certaines maladies inflammatoires intestinales ou la maladie cœliaque.
  • Une hémorragie aiguë : un saignement important entraînera une perte de globules rouges conséquente causant alors une anémie.
  • Diverses maladies : de nombreuses maladies peuvent engendrer une anémie, qu’il s’agisse d’une maladie de la moelle osseuse (leucémie), d’une maladie auto-immune, d’une maladie héréditaire ou encore de maladies chroniques et inflammatoires.

LES TRAITEMENTS

Le traitement de l’anémie varie en fonction du type d’anémie et donc de ce qui la cause. Dans certains cas, il n’existe pas de traitement spécifique (drépanocytose et thalassémie) et dans d’autres il faut traiter en amont la maladie qui l’engendre.

Un traitement par corticoïdes ou immunosuppresseurs diminuera la réaction des anticorps contre les globules rouges pour les maladies auto-immunes.

Des injections d’érythropoïétine (ou EPO), une hormone qui stimule la production de globules rouges, pourra aider en cas de maladie rénale chronique.

Pour une carence en fer, une supplémentation en fer est mise en place pendant au moins 3 mois par voie orale (comprimés ou sirop pour les enfants). Si le traitement oral a échoué ou s’il existe une maladie inflammatoire intestinale, on aura recours à une perfusion par voie intraveineuse. Dans de rares cas, une transfusion sanguine peut avoir lieu.

Pour une carence en vitamines B12, une supplémentation vitaminique par injections intramusculaires est réalisé dans le cas d’une anémie de Biermer. Pour les autres causes, le traitement repose sur la prise de comprimés ou d’ampoules buvables par voie orale.

Pour une carence en vitamines B9, il faudra adapter son alimentation en mangeant des aliments riches en folates. Le médecin peut toutefois vous prescrire des comprimés d’acide folique. Pour les femmes enceintes, une supplémentation est prévu automatiquement dans le suivi de grossesse.

LES FACTEURS DE RISQUES DE L’ANÉMIE

Ils sont diversifiés et propres à certains types d’anémies :

  • Le sexe : les femmes non ménopausées qui ont des menstruations abondantes ainsi que les femmes enceintes et allaitantes dont les besoins en fer augmentent.
  • L’âge : avec les nourrissons, les enfants et les adolescents en pleine croissance qui ont davantage de besoin en fer. Et aussi les personnes âgées qui tolèrent mal l’anémie.
  • L’origine ethnique : les personnes originaires de l’Afrique, de l’Inde ou du Moyen-Orient sont les plus touchées par la drépanocytose.
  • Les habitudes alimentaires : un régime alimentaire trop stricte et restrictif peut engendrer des carences. L’alcoolisme augmente aussi les risques d’anémie par carence en vitamines B9.
  • Certains médicaments : l’aspirine ou les médicaments anti-inflammatoires peuvent entraîner des saignements au niveau de l’estomac.
  • Certaines maladies : des pathologies inflammatoires chroniques, des troubles rhumatologiques ou des maladies de la moelle osseuse prédisposent à l’anémie.

QUELLE ALIMENTATION SI VOUS FAITES DE L’ANÉMIE ?

Si vous êtes anémiés à cause d’une carence en fer, un régime alimentaire équilibré avec des aliments riche en fer peut vous aider. Cependant, veillez à bien différencier les deux types de fer qui ne s’assimilent pas de la même façon dans l’organisme.

Le fer héminique est le plus intéressant, il s’assimile à hauteur de 25 % par le corps et se trouve exclusivement dans les produits d’origine animale. Il convient donc de privilégier la viande et surtout la viande rouge, les volailles, le poisson et les fruits de mer.

A contrario, le fer non héminique se trouve dans les produits d’origine végétale et dans les oeufs. Il n’est assimilé qu’à hauteur de 5 % par l’organisme. Les aliments qui en contiennent le plus sont le cacao, le persil et les légumes secs (lentilles, pois, haricots…).

Pour aider l’absorption du fer non héminique, la vitamine C sera alors votre meilleure alliée. Orange, citron, kiwi, pamplemousse… sont donc à consommer sans modération.

En revanche, attention à votre consommation de thé et de café, surtout si vous les prenez proche de vos repas. Les tanins qu’ils contiennent altèrent l’assimilation du fer non héminique.

(Top santé)