La Femme (Egypte) – La justice égyptienne a condamné à six et dix ans de prison deux influenceuses, pour «traite d’êtres humains» et «débauche», après la diffusion de vidéos publiées sur les applications TikTok et Likee, a-t-on appris lundi.
Dimanche, la Cour pénale du Caire «a condamné Mawada al-Adham à six ans de prison» et Haneen Hossam «à dix ans par contumace» pour «trafic d’être humains», englobant des accusations de «corruption de la vie familiale et d’incitation à la débauche», a indiqué l’avocat de Mawada al-Adham.
«Le jugement enfreint la loi»
Haneen Hossam, qui est en fuite, sera rejugée si elle se présente au tribunal, sinon sa condamnation sera rendue définitive. Pour Mawada al-Adham, son avocat a évoqué un pourvoi en cassation, en estimant que le jugement «enfreint la loi».
Condamnées, en juillet 2020, à deux ans de prison devant un Tribunal économique, elles avaient été acquittées en appel d’une partie des accusations en janvier. Chacune a également été condamnée, dimanche, à verser 200’000 livres égyptiennes (11’750 francs) d’amende.
Soupçonnée de proxénétisme
En outre, trois hommes, reconnus coupables d’avoir été complices de Mawada al-Adham, ont été condamnés à la même peine qu’elle, a précisé l’avocat. Selon lui, dans des «vidéos publiées sur les comptes TikTok et Likee» des deux vedettes, apparaissent «deux jeunes filles mineures», une preuve de leur culpabilité pour les autorités.
Soupçonnée de proxénétisme, l’étudiante Haneen Hossam avait été arrêtée en avril 2020, après avoir posté une vidéo annonçant à ses 1,3 million d’abonnés que les filles pouvaient gagner de l’argent en travaillant avec elle sur les réseaux sociaux. En mai 2020, Mawada al-Adham avait à son tour été arrêtée après avoir publié des vidéos parodiques.
Douze influenceuses condamnées
Elles figurent toutes deux parmi la douzaine d’influenceuses qui ont été interpellées depuis 2020 pour atteinte aux bonnes mœurs dans le pays conservateur. Le 8 juin, Rinad Imad, une autre influenceuse, a été condamnée à trois ans de prison et 100’000 livres égyptiennes (5870 francs) pour «indécence» et «atteinte aux valeurs de la société», selon le site du journal d’Etat, «Al-Ahram».