La-Femme (Boing) – Aux États-Unis, c’est peut-être la fin de la grève chez Boeing. Un accord de principe avec la direction a été annoncé, samedi 19 octobre, par les syndicats. S’il est adopté par les salariés, cela mettra fin à cinq semaines d’un périlleux conflit pour l’avionneur.
« La proposition mérite d’être présentée à nos membres », c’est ce qu’a annoncé, samedi 19 octobre, le syndicat représentant les salariés de Boeing après des semaines de tractations avec l’employeur, raconte notre correspondante aux États-Unis, Loubna Anaki. Depuis le 13 septembre, les 33 000 salariés de l’avionneur ont cessé le travail, mettant à l’arrêt les deux principales usines du groupe, dans la région de Seattle : celle de Renton qui produit le 737, son avion le plus vendu, et celle d’Everett, qui fabrique le 777, le 767 et opère plusieurs programmes militaires. Ce qui a entraîné des millions de dollars de pertes pour l’entreprise. Un mouvement massif pour réclamer des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail.
Hausse de 35% des salaires sur quatre ans
L’accord de principe annoncé ce dimanche propose donc une hausse de 35% pour les salaires sur quatre ans, sans parler des bonus et de meilleures cotisations pour la retraite. Il faut cependant attendre le mercredi 23 octobre pour savoir si les salariés acceptent ces nouvelles conditions.
À quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, cet accord de principe a vu le jour grâce à « l’aide » de l’administration de Joe Biden, à travers sa ministre du Travail, Julie Su, a précisé le syndicat sur X. Les négociations se déroulent depuis mi-septembre sous l’égide de médiateurs fédéraux.
Cette grève, la première chez Boeing depuis seize ans, intervient à un moment difficile pour le constructeur. Le groupe a perdu plus de 33 milliards de dollars ces cinq dernières années et a récemment annoncé la suppression de 10% de ses effectifs. Ce qui représente près de 20 000 personnes.
Cinq semaines de grève ont coûté à Boeing 7,6 milliards de dollars de pertes directes
Selon une estimation effectuée par le cabinet Anderson Economic Group (AEG), les cinq semaines de grève ont coûté au total 7,6 milliards de dollars en pertes directes, dont au moins 4,35 milliards pour Boeing et 1,77 milliard pour ses fournisseurs, écrit l’AFP. La société Boeing traverse une passe difficile, marquée par des problèmes de qualité de production depuis de longs mois qui ont émergé avec un incident en vol début janvier d’un 737 MAX-9 d’Alaska Airlines. L’avionneur est sous étroite surveillance de l’Agence américaine de régulation de l’aviation civile (FAA) et fait l’objet de plusieurs enquêtes, de la part du Congrès ou de la police fédérale.