La-Femme (Victime préadolescente d’une agression sexuelle) – La situation est exceptionnelle. Les circonstances et les personnes impliquées pourraient faire en sorte que la juge Sonia Rouleau, de la Cour du Québec, soit dans l’obligation de faire fi de la jurisprudence pour déterminer la sentence d’un homme coupable d’agression sexuelle.
Les faits reprochés à un retraité sont survenus à la fin des années 1980 alors qu’il était dans la vingtaine. À ce moment, sa victime était préadolescente. Comme dans plusieurs cas d’agression sexuelle, elle a porté plainte plusieurs années plus tard, après avoir vécu un véritable enfer en raison de l’impact de cet événement.
L’individu a plaidé coupable en novembre dernier à une accusation d’agression sexuelle. À la fin des années 80, il a caressé la vulve de la jeune fille, alors qu’il représentait une figure d’autorité.
«Si j’avais un cancer, j’aurais l’opportunité d’avoir recours à l’aide médicale à mourir. Dans mon cas, ce n’est pas envisageable», a déclaré la victime qui est aujourd’hui dans la quarantaine dans le cadre des représentations sur sentence de celui à qui elle reproche d’avoir empoisonné son existence.
«J’ai une répulsion envers mon corps qui me revient à chaque fois que je suis devant le miroir. J’ai appris à me regarder dans le miroir sans me voir», ajoute celle qui, malgré une longue thérapie, est toujours incapable de reprendre son travail d’infirmière.
Ses enfants, des victimes collatérales
Ses enfants, dit-elle, sont devenus des victimes collatérales de son état. Ils sont conscients de ce qui ne va pas avec leur mère et la supportent. Elle se sent tout de même coupable de devoir leur imposer cette réalité. Surtout de ne pas être en mesure de leur donner tout ce à quoi ils devraient normalement s’attendre.
Dans la vie de tous les jours, la victime a admis avoir surprotégé sa fille de crainte qu’elle subisse le même sort. Elle se souvient aussi d’avoir entendu son fils de 9 ans dire qu’il n’avait pas faim pour lui permettre de se reposer et de se contenter d’un simple plat de ramen.
La dame a d’autre part vécu des problèmes de consommation. Elle a également fréquenté des conjoints violents. C’est ce qui selon ses propos découle du fait qu’elle ne se respectait pas vraiment et avait un sentiment de culpabilité pour ce qui s’est passé lors de cette nuit où elle a été victime de l’agression.